Photo Progrès/Maxime JEGAT

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Ce qui se cache vraiment sous la colline de Fourvière

Et si la colline de Fourvière recelait un lac en son coeur ? Cette légende aussi mystérieuse qu’incroyable a la vie dure chez les Lyonnais, en particulier depuis le glissement de terrain meurtrier de 1930. Qu’y a-t-il vraiment sous la colline ? Le Progrès vous fait plonger dans ses entrailles.

Par Nicolas FORQUET

Chapitre I
Une colline dans la ville

Photo Progrès/Maxime JEGAT

Photo Progrès/Maxime JEGAT

De toutes les légendes lyonnaises, elle est celle qui est la plus ancrée dans l’esprit de ses habitants. Peut-être parce qu’elle est à la fois insensée et presque plausible, à mi-chemin entre fantasme et réalité. L’existence d’un lac sous Fourvière fait jaser dans les alcôves depuis des siècles, comme une rengaine jamais vraiment éteinte. Sans doute parce qu’elle touche à une colline, ce marqueur si particulier que Lyon peut se targuer de posséder deux fois. Celle qui prie, celle qui travaille. De la première, on s’accorde à dire qu’elle offre les plus beaux points de vue sur la ville. Comme un balcon ouvert sur le monde.

300 mètres d'altitude

Depuis ses origines, la cité a grandi autour de Fourvière. Elle s’est développée à son sommet, au temps des Romains, puis à ses pieds, au Moyen-Âge, avec l’émergence du Vieux-Lyon. Ses flancs ont posé plus de problèmes. Cette montagne culminant à 300 mètres d’altitude, la ville a toujours tenté de l’apprivoiser sans jamais parvenir à la dompter. La série d’incidents survenus au fil des siècles est là pour le rappeler.

La colline vue depuis le parvis de la cathédrale Saint-Jean. Photo Progrès/Nicolas FORQUET

La colline vue depuis le parvis de la cathédrale Saint-Jean. Photo Progrès/Nicolas FORQUET

Un morceau de colline se détache

La catastrophe de Fourvière, ainsi qu’on appelle le gigantesque glissement de terrain qui déferle au pied de la colline dans la nuit du 12 au 13 novembre 1930, sonne comme un brusque rappel à l’ordre pour les habitants. Cette colline, qui les protège du haut de sa basilique, s’avère aussi un danger. Il tombe une pluie fine et pénétrante depuis des semaines sur la région, lorsque vers 0h40, un vaste pan de la colline se détache au niveau de la montée du Chemin-Neuf et emporte plusieurs immeubles de la rue Tramassac, dans le Vieux-Lyon. Deux autres éboulements suivront dans la nuit. On dénombre 39 morts, dont dix-neuf pompiers, quatre gardiens de la paix et seize habitants. Une tragédie pour la ville, qui prend conscience que « sa » colline peut aussi l’engloutir.

Photo d'archives

Photo d'archives

Les secours évacuant les victimes après la catastrophe de Fourvière.

Chapitre II
En quête d'une explication

L'effondrement de la colline de Fourvière avait provoqué la mort de 39 personnes en 1930. Photo d'archives

L'effondrement de la colline de Fourvière avait provoqué la mort de 39 personnes en 1930. Photo d'archives

Comment ce drame a-t-il pu se produire ? A défaut d’un coupable, les Lyonnais veulent une explication. Les rumeurs les plus folles commencent à circuler. L’une d’elles se fait de plus en plus insistante. L’éboulement aurait été causé par la présence d’un lac sous Fourvière, qui aurait fragilisé le sol de la colline. Cette croyance populaire n’a en fait pas attendu la catastrophe pour émerger mais l’effondrement de 1930 lui a offert un formidable regain. « Dès le lendemain, le maire de Lyon, Edouard Herriot, a cherché à comprendre les raisons de cette tragédie », relate Jean-Luc Chavent, conteur et guide lyonnais, qui balade sa moustache reconnaissable entre toutes aux quatre coins de la ville. Et la réponse ne se fait pas attendre : c’est l’eau. « La colline est faite d’un sous-sol argileux. Quand il fait sec, c’est du béton. Quand c’est mouillé, c’est de la glaise. Et quand il pleut énormément, ça se liquéfie », assène le conférencier.

La colline a emporté plusieurs bâtiments du Vieux Lyon lors de l'effondrement. Photo d'archives Progrès

La colline a emporté plusieurs bâtiments du Vieux Lyon lors de l'effondrement. Photo d'archives Progrès

Signes avant-coureurs

L’incident n’était d’ailleurs pas imprévisible. Deux jours avant le drame, des signes avant-coureurs sont d’ailleurs observés sur le site : de l’eau ruisselle du chemin-Neuf, le terrain s’affaisse, le passage des véhicules lourds interdit. Le 12 novembre, des ouvriers tentent même de consolider le mur quelques heures avant l’éboulement. Trop tard.  « Les techniciens avaient alerté sur l’instabilité de la colline, les cantonniers aussi. On raconte que quelques jours avant la catastrophe, les chevaux refusaient de rentrer à l’écurie ».

Un monde souterrain ?

Dans la presse, les jours suivant le drame, les témoignages s’enchaînent de Lyonnais qui affirment l’existence d’un monde souterrain sous la colline. Le maire de Lyon reçoit des dizaines de courriers, dont le plus connu est celui de la veuve Richard, ancienne habitante de Fourvière, retirée en Ardèche. En janvier 1931, elle affirme dans une lettre à Edouard Herriot avoir fait du bateau sur un lac, sous la colline. « Si monsieur le maire croit à ma parole, qu’il me fasse aller à Lyon, je me charge de le conduire ».

Malgré les conclusions des services techniques de la ville, qui établissent que l’éboulement est dû à une accumulation d’eau sur le versant de la colline, les habitants font alors une connexion entre le déclenchement probable de l’éboulement et ce prétendu lac souterrain.

La lettre de la veuve Richard, adressée au maire de Lyon Edouard Herriot, quelques semaines après la catastrophe de Fourvière.

" SATILLEU

le 30 janvier 1931

Monsieur le Maire

Depuis le 13 décembre la catastrophe me préocupe beaucoup. De voir tan deaux et ne savoir pas d'out elle viens. Par la vois des journau je doit comprandre que tres peu de personne save comme moi quond peut se promené en bateau à Fourvière. Pour la révolution des choses très précieuse ont été caché dans se soutérin qu'une personne avait déposé.Vous me direz comment le savé vous ? J'ai habité lomptan à fourvière. Un jour un ami me dit qui voulait me faire voir le lac de Fourvière et qui me ferait allez en bateau. Je sourit et le suivie.A mon plus grand étonnement il me fit rentré à reculon, on ne peut pas autrement,une fois dans le soutérin.Nous fimes 80 ou 100 mètre et nous étions au lac avec un bateau.Crinte d'accident nous ni sommes pas allé. Depui cette époque savait été bouché; il faudrait que je sois sur les lieu pour faire voir la fermeture; si monsieur le maire croit à ma parole qui me fasse allez à Lyon je me charge de le conduire comme lon ms fait. se serait un grand service pour le cartier st-jean attendu que l'eau se repan vien toute du lac.

Recevé monsieur le maire de votre très umble veuve Richard à Satilleu Ardeche. "

Une des nombreuses galeries sous la colline de Fourvière. Photo fournie par l'Ocra-Lyon

Une des nombreuses galeries sous la colline de Fourvière. Photo fournie par l'Ocra-Lyon

Chapitre III
Les secrets cachés
de Fourvière

Par dessus une porte, montée Saint-Barthélémy, on aperçoit l'intérieur d'un souterrain sous la colline. Photo Progrès/Nicolas FORQUET

Par dessus une porte, montée Saint-Barthélémy, on aperçoit l'intérieur d'un souterrain sous la colline. Photo Progrès/Nicolas FORQUET

Alors, qu’y a-t-il vraiment sous la colline ? Ce lac a-t-il réellement existé ? Existe-t-il encore ? Plus de 90 ans après la catastrophe de Fourvière, la légende reste vivace. « Il y a de l’eau partout mais pas de lac », évacue Jean-Luc Chavent. « En tout pas de lac au sens où on peut l’entendre », confirme Emmanuel Bury, ancien président et actuel membre de l’Ocra, une association rassemblant des passionnés des souterrains lyonnais. Pas de lac mais des poches d’eau, situées sous l’Antiquaille.

On a pu se déplacer avec une petite embarcation de plage
Jean-Luc Chavent, guide conférencier

Les historiens lyonnais s’accordent en effet sur l’existence de cavités remplies d’eau, plus ou moins vastes. La colline est en effet truffée de galeries et souterrains. Ces tunnels, notre guide à la célèbre moustache les a parcourus à plusieurs reprises au cours de sa carrière. Il est lui-même descendu, il y a une vingtaine d’années, dans un souterrain rempli d’eau avec ses enfants, sous la piste de ski de la Sarra. « On a pu se déplacer avec une petite embarcation de plage à travers les galeries, mais c’est très étroit ». Sous la montée du Gourguillon, l’espace est même suffisamment large, l’eau d’une clarté si limpide, qu’on peinerait à croire qu’un tel endroit existe sans les clichés qui sont là pour en témoigner.

"C'est peut-être grâce à la Grande drainante que la colline tient"
Jean-Luc Chavent, guide spécialisé des souterrains de Lyon

Galerie drainante

Outre ces tunnels creusés à l’époque des Romains, la colline est également traversée par des galeries drainantes, dont la réalisation a été commandée à la suite de la catastrophe de Fourvière. Leur objectif : évacuer le surplus d’eau dans les poches d’eau souterraines de la colline. L’eau est ainsi déversée dans la Saône au lieu qu’elle ne s’infiltre en créant des dégâts, comme en 1930. La plus connue de ces galeries, la Grande drainante, a été creusée de 1932 à 1937. Longue de 1,1 km, cette galerie en béton d’1m80 de hauteur et d’1m20 de largeur traverse la colline entre la montée Saint-Barthélémy et le quartier de Trion. Elle absorbe une importante quantité d’eau, qui s’évacue grâce à l’un des neuf drains qui la composent. « C’est peut-être grâce à la Grande drainante que la colline tient. Sans elle, il y aurait eu d’autres catastrophes de Fourvière », prédit Jean-Luc Chavent.

Certaines de ces galeries réutilisent d’anciens égouts dont les Romains se servaient pour acheminer l’eau depuis les aqueducs. « Elles peuvent aller jusqu’à 20 mètres de profondeur », assure Emmanuel Bury.

Les accès aux souterrains sont fermés par de lourdes portes en métal, montée Saint-Barthélémy. Photo Progrès/Nicolas FORQUET

Les accès aux souterrains sont fermés par de lourdes portes en métal, montée Saint-Barthélémy. Photo Progrès/Nicolas FORQUET

Accès condamnés

Aujourd’hui, bien malin celui qui arrive à pénétrer dans la colline. Les accès à ces souterrains sont désormais condamnés par de lourdes portes en métal, laissant tout juste entrevoir ce qui se cache derrière. On peut en apercevoir dans la montée Saint-Barthélémy et dans la montée du Chemin-Neuf. Certains adeptes de l'urbex parviennent toutefois à se faufiler dans les méandres de la colline, malgré l'interdiction.

Un regret partagé par plusieurs historiens et guides lyonnais : que la Ville de Lyon n’autorise pas les visites, laissant par là-même perdurer le mystère autour de ces tunnels qui plongent dans les entrailles de la terre. Comme si les secrets de la colline devaient rester enfouis à jamais.

Jean-Luc Chavent, devant l'un des accès condamnés à la galerie drainante, montée Saint-Barthélémy, dans le Vieux Lyon. Photo Progrès/Nicolas FORQUET

Jean-Luc Chavent, devant l'un des accès condamnés à la galerie drainante, montée Saint-Barthélémy, dans le Vieux Lyon. Photo Progrès/Nicolas FORQUET

La grande galerie drainante, longue d'1,1 km, permet l'évacuation de l'eau sur la colline. Photo fournie par Jean-Luc Chavent

La grande galerie drainante, longue d'1,1 km, permet l'évacuation de l'eau sur la colline. Photo fournie par Jean-Luc Chavent

Un plongeur, lors de sa descente dans l'une des cavités de la colline de Fourvière. Photo fournie par Jean-Luc Chavent

Un plongeur, lors de sa descente dans l'une des cavités de la colline de Fourvière. Photo fournie par Jean-Luc Chavent

Jean-Luc Chavent s'est aventuré en canot pneumatique sous la colline, au niveau de la piste de la Sarra, avec ses enfants, il y a une quinzaine d'années. Photo fournie par Jean-Luc CHAVENT

Une sorte de petite grotte remplie d'eau au niveau du Gourguillon. Photo fournie par Jean-Luc CHAVENT

Jean-Luc Chavent s'est aventuré en canot pneumatique sous la colline, au niveau de la piste de la Sarra, avec ses enfants, il y a une quinzaine d'années. Photo fournie par Jean-Luc CHAVENT

Une sorte de petite grotte remplie d'eau au niveau du Gourguillon. Photo fournie par Jean-Luc CHAVENT

Sous la colline, un imaginaire fantastique

Les galeries mesurent environ 1,20 m de large. Photo fournie par l'Ocra-Lyon

Les galeries mesurent environ 1,20 m de large. Photo fournie par l'Ocra-Lyon

Qu’y a-t-il sous terre ? Cette question fascine autant qu’elle inquiète. Et elle prend une dimension particulière dans le cas de la colline de Fourvière, jusqu’à faire l’objet de récits fantastiques. C’est ce soutient Emmanuel Bury, spécialiste des souterrains lyonnais, qui se plaît à imaginer un peuple souterrain composé de lutins. « Le monde souterrain peut être directement relié au souterrain qu’il y a en chacun de nous. Il y a cette idée d’un univers dangereux, où on peut y faire de mauvaises rencontres », souligne le conférencier, qui tient à démystifier les « fantasmes ». « La plupart des gens imaginent des passages discrets, alors que la plupart des accès ne sont pas cachés. Et on a souvent en tête des tunnels qui relient un endroit à un autre alors qu’ils sont loin d’être la majorité. La plupart des passages sont des culs-de-sac. »

Emmanuel Bury, ancien président et actuel membre de l'Ocra-Lyon, une association qui organise des visites de souterrains lyonnais. Photo Progrès/Nicolas FORQUET

Emmanuel Bury, ancien président et actuel membre de l'Ocra-Lyon, une association qui organise des visites de souterrains lyonnais. Photo Progrès/Nicolas FORQUET

« Une volonté manifeste de ne pas parler des galeries »
Emmanuel Bury, membre de l'Ocra-Lyon

La discrétion de la ville de Lyon sur ces galeries souterraines et l’absence de communication autour de ces joyaux du patrimoine ne contribuent pas à dissiper cette réputation mystérieuse qui colle à la peau de la colline. « Il y a une volonté manifeste de ne pas parler des galeries », regrette Emmanuel Bury, tailleur de pierre de métier. La raison ? La crainte d’attirer ceux qu’il appelle les « clandestins », autrement dit les visiteurs illégaux, qu’on désigne aussi sous le nom d’urbexeurs. Ce qui n’empêche pas ces derniers d’arpenter, déjà, ces galeries sans la moindre difficulté. Sur les réseaux sociaux, ils sont nombreux à poster leurs découvertes de ce monde souterrain. Mais se plaisent à cultiver la discrétion dans un univers où le secret fait figure de mantra.

"Une synthèse du passé de Lyon"

Le revers de la médaille, c’est que le grand public, lui, méconnaît totalement ce monde souterrain que renferme la colline. Alors que le potentiel est énorme. « La dimension touristique échappe complètement à la mairie. A Lyon, personne n’a su faire comprendre l’intérêt patrimonial de la chose, déplore Emmanuel Bury, qui anime des conférences pour mettre en valeur ce Lyon « qu’on ne voit pas ». Pourtant, l’histoire des souterrains raconte un peu celle de la ville. Les collines ont parfois été occupées, parfois désertées. C’est une synthèse du passé de Lyon ».

Dans une des galeries de la colline. Photo fournie par l'Ocra-Lyon

Un bassin de rétention dans une galerie, sous la colline de Fourvière. Photo fournie par l'Ocra-Lyon

Un bassin de rétention dans une galerie, sous la colline de Fourvière. Photo fournie par l'Ocra-Lyon

Pourquoi tant d'eau ?

Une galerie sous l'Antiquaille. Photo fournie par l'Ocra-Lyon

Une galerie sous l'Antiquaille. Photo fournie par l'Ocra-Lyon

« Que d’eau, que d’eau », disait le président Mac-Mahon en 1875, venu constater les inondations provoquées par une crue de la Garonne. Cette célèbre citation convient parfaitement à la colline de Fourvière, qui compte une centaine de sources en son cœur. Comme l’explique Emmanuel Bury, membre de l’Ocra-Lyon, la colline s’est formée grâce à l’accumulation de débris provenant des glaciers Conséquence : « il y a de l’eau à des hauteurs différentes, un peu comme des strates. Les sources coulent en continu, c’est d’ailleurs une de ces sources qui a provoqué l’effondrement de 1930. »

Une galerie sous l'Antiquaille. Photo fournie par l'Ocra-Lyon

Une galerie sous l'Antiquaille. Photo fournie par l'Ocra-Lyon

Quand les Lyonnais profitaient des sources

Par le passé, entre le XVIIe et le XVIIIe siècle, l’eau était extraite de la colline par les galeries et bue par la population. « Ceux qui habitaient sur la colline faisaient creuser des tunnels de 15 ou 20 mètres de longueur, parfois plus, jusqu’à atteindre les sources, dépeint Emmanuel Bury. Ils construisaient un mur de soutènement en sortie de souterrain pour avoir de la réserve et canaliser l’eau. » Le passionné des souterrains certifie que les vieilles maisons situées entre Vaise et Saint-Paul possèdent toutes des sources, puisées dans la colline. Certaines seraient encore utilisées aujourd’hui.

La grotte Bérelle, un vestige dans la colline

La grotte Bérelle et ses 16 arcades, sous le lycée Saint-Just. Photo DR

La grotte Bérelle et ses 16 arcades, sous le lycée Saint-Just. Photo DR

Les Romains étaient de redoutables explorateurs. Sur mais aussi sous la terre. Les nombreux souterrains remontant à l’époque de leur présence à Lyon sont là pour en témoigner. Parmi les édifices qui leur sont attribués, la grotte Bérelle est un bijou peu connu. Cette citerne d’eau qui prend place sous l’esplanade du lycée Saint-Just, dans le 5e arrondissement, est sans doute le monument le mieux conservé de cette période dans le sous-sol de la ville.

Seize arcades en enfilade

Aujourd’hui fermée au public, la grotte a pourtant fait l’objet de plusieurs explorations au fil des siècles. On y accède par une plaque en fer, puis un petit tunnel et quelques marches avant de déboucher à l’intérieur de la citerne. Ses dimensions intérieures sont plutôt généreuses : 14 mètres par 15 et 3m60 de hauteur. Particularité du site : outre ses 16 arcades en enfilade, « elle n’est connectée à un aucune galerie ou aqueduc », affirme Emmunuel Bury, membre actif de l’Organisation pour la connaissance et la restauration de l’au-dessous (Ocra-Lyon), qui indique que « les voûtes sont recouvertes d’un enduit hydraulique qui sert de ciment naturel et rend la grotte totalement étanche ».

Conclusion

Ça creuse encore

Les mystères de la colline ne sont pas encore tous levés. Et subsistent encore bon nombre d’inconnues sur ce qu’elle cache dans ses entrailles. C’est pourquoi des sondages continuent d’être menés dans le sous-sol afin d’en déterminer la nature. C’est le cas d’un chantier entamé en haut de la montée Saint-Barthélémy, il y a plus de cinq ans. L’entreprise Deluermoz inspecte le sol à près de 30 mètres de profondeur. Les ouvriers remontent à la surface un mélange de terre et d’eau. Dans quel but ? La Métropole de Lyon n’a pas répondu aux questions du Progrès à ce sujet. Des travaux qui ne surprennent pourtant pas Emmanuel Bury, de l’association pour la promotion des souterrains lyonnais (Ocra) : « Parce qu’on ne sait pas encore tout ce qu’on y trouve, alors on continue de chercher. »

Montée Saint-Barthélémy, une entreprise creuse jusqu'à une trentaine de mètres de profondeur. Photo Progrès/Nicolas FORQUET

Montée Saint-Barthélémy, une entreprise creuse jusqu'à une trentaine de mètres de profondeur. Photo Progrès/Nicolas FORQUET

Le chantier a commencé il y a plus de cinq ans. Photo Progrès/Nicolas FORQUET

Le chantier a commencé il y a plus de cinq ans. Photo Progrès/Nicolas FORQUET