Dans les coulisses du
PARC DE LA TÊTE D'OR

Photo Progrès/Pierre AUGROS

Photo Progrès/Pierre AUGROS

C'est une vraie histoire d'amour qui lie les Lyonnais au parc de la Tête d'Or depuis son ouverture au public en 1857. Aujourd'hui géré par la Ville de Lyon, il s'étale sur 117 hectares au cœur du 6e arrondissement. Près de 3 millions de visiteurs s'y rendent chaque année. Partons à la rencontre de ceux qui font vivre le plus grand poumon vert de la capitale des Gaules.

« Des animaux sauvages en plein cœur
de la ville, quel privilège ! »

Photo Progrès/Sylvie SILVESTRE

Photo Progrès/Sylvie SILVESTRE

À 30 ans, Gwendoline Anfray assume la double responsabilité de directrice adjointe et de seule vétérinaire du zoo. Une fonction qu’elle occupe depuis un an, après avoir étudié à Nantes, débuté au zoo de La Palmyre (Charente-Maritime) et fait un passage par Montpellier (Hérault). « De nombreux stages et une spécialisation sur mon temps libre m’ont permis de m’orienter vers la faune sauvage », raconte-t-elle.

La jeune femme avoue : « C’est un job génial ! Avoir 300 animaux de 60 espèces différentes en plein cœur de la ville, quelle chance aussi bien pour le public que pour les 15 animaliers qui travaillent au zoo ! » En charge du volet administratif, elle supervise, sous la houlette du directeur, Xavier Vaillant, une vingtaine de personnes, puis reprend sa casquette de véto pour veiller au quotidien sur la santé de bêtes extrêmement variées. « On apprend beaucoup dans un tel environnement. Pour les chirurgies lourdes, je fais appel à l’école vétérinaire de Marcy-l’Étoile, dont les membres sont heureux de venir aider au zoo. »

«  Recréer des espaces
pour emmener les visiteurs ailleurs »
Gwendoline Anfray

Quant au parc lui-même, Gwendoline y vit de belles émotions : « Tous les matins, je viens travailler avec le sourire dans cet écrin de verdure, qui change au fil des heures et des saisons : c’est beau sous la neige, quand les enclos s’illuminent des premiers bourgeons, ou quand les bébés gibbons font des galipettes dans le premier soleil du printemps. Le matin, avant l’arrivée du public ou le soir après la fermeture, on a l’impression d’avoir le parc pour soi. Il y a parfois un peu de brume, l’ambiance est presque mystique… »

L’enthousiasme ne faiblira certainement pas avec la création de la forêt asiatique, projet qui devrait voir le jour en 2020 : « On recrée des espaces de vie exotiques, pour emmener les visiteurs ailleurs. »

300

C'est le nombre d'animaux qu'accueille
le parc zoologique. Au total, les visiteurs peuvent apercevoir une soixantaine d'espèces : mammifères, oiseaux, reptiles, etc.

Photo Progrès/Pierre AUGROS

Photo Progrès/Pierre AUGROS

Photo Progrès/Frédéric CHAMBERT

Photo Progrès/Frédéric CHAMBERT

Photo Ville de Lyon

Photo Ville de Lyon

Photo Progrès/Pierre AUGROS

Photo Progrès/Maxime JEGAT

Photo Progrès/Philippe JUSTE

Photo Progrès/Pierre AUGROS

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Photo Progrès/Philippe JUSTE

Photo Progrès/Joël PHILIPPON

Photo Progrès/Joël PHILIPPON

Photo Progrès/Joël PHILIPPON

Photo Progrès/Joël PHILIPPON

Photo Progrès/Anthony BABE

Photo Progrès/Anthony BABE

Michel Biny
immortalise la faune sauvage

Photo Progrès/Sylvie SILVESTRE

Photo Progrès/Sylvie SILVESTRE

Parmi les usagers de la Tête d’Or, les photographes se débusquent plutôt en semaine, car la foule les effarouche, et souvent de bon matin, quand la lumière est la meilleure, et les allées encore paisibles…

Michel Biny fait partie de ceux-là. Son attachement au parc ne date pas d’hier. « Même si j’ai choisi de passer ma retraite au soleil de Sète, je reviens souvent à Lyon pour voir mes enfants et petits-enfants. Logé à Caluire-et-Cuire, je descends à vélo pour profiter de ce coin de nature en plein centre-ville. Le photographe et ornithologue amateur que je suis y retrouve avec bonheur ses premières amours. »

Bien sûr, les animaux du zoo sont magnifiques… mais ouvrez l’œil, toute une faune sauvage vit ici
Michel Biny

Avant d’investir d’autres champs d’activité, Michel était pompier professionnel, basé dans différentes casernes de Lyon. Mais il a toujours aimé cette oasis de verdure, qu’il retrouve chaque fois avec plaisir. Une partie de sa vie sociale se déroule ici, car ce retraité dynamique et sociable échange volontiers avec ses homologues photographes et bien d’autres promeneurs.

Un objectif conséquent en bandoulière, il guette, du côté de la roseraie, l’envol d’un canard, la livrée bleu et or d’un martin-pêcheur, la fière allure d’un pic-vert ou encore les mésanges qui picorent des baies sur les arbustes. « Bien sûr, les animaux du zoo sont magnifiques et nous emmènent ailleurs… mais ouvrez l’œil, toute une faune sauvage vit ici ».

Un petit peuple que Michel connaît par cœur : il a même réalisé, pour la Ville de Lyon, en 2006, les images qui illustrent les panneaux d’information du Parc et écrit un livre, Les animaux du Parc de la Tête d’Or.

René Peuble aime pédaler
dans un environnement privilégié

Photo Progrès/Sylvie SILVESTRE

Photo Progrès/Sylvie SILVESTRE

Ce jour-là, c’est à vélo et bien casqué que René Peuble, 73 ans, sillonne les allées du parc. Mais il troque volontiers deux-roues et protections contre une paire de chaussures de running.

« Depuis Décines-Charpieu où j’habite, je mets vingt minutes à faire les huit kilomètres qui me séparent du parc. Je partage mes sorties cyclistes entre la Tête-d’Or et des zones plus naturelles, comme le parc de Miribel-Jonage ou les bords du canal jusqu’au pont de Jons. L’Est lyonnais propose des espaces relativement plats et ça tombe bien... les montées, ce n’est plus pour moi ! »

« J'évite soigneusement les week-ends
où il y a trop de monde
 »
René Peuble

Dans ce terrain de jeu urbain, René apprécie « la beauté du parc, où je viens depuis cinquante ans, en évitant soigneusement les week-ends où il y a trop de monde pour courir ou pédaler. C’est formidable de faire du vélo au milieu de la roseraie en fleur, de pédaler au bord du lac ou parmi les animaux sauvages. »

C’est en revanche sans baskets ni vélo qu’il revient régulièrement avec ses trois filles et ses huit petits-enfants, à qui il a su communiquer son attachement au parc.

Photo Progrès/Maxime JEGAT

Photo Progrès/Maxime JEGAT

Photo Progrès/Joël PHILIPPON

Photo Progrès/Maxime JEGAT

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Photo Progrès/Philippe JUSTE

Photo Progrès/Philippe JUSTE

Photo Progrès/Joël PHILIPPON

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Photo ProgrèsJean-Christophe MORERA

Photo ProgrèsJean-Christophe MORERA

Photo Progrès/Jean-Christophe MORERA

Photo Progrès/Jean-Christophe MORERA

Au jardin botanique, Gilles Deparis
veille sur 60 000 plantes

Photo Progrès/Sylvie SILVESTRE

Photo Progrès/Sylvie SILVESTRE

Il est à la tête d’un « lieu d’histoire qui fourmille d’anecdotes ».

Gilles Deparis, 36 ans, porte la lourde responsabilité du jardin botanique du parc de la Tête d’Or. Une mission plus complexe que ne le laisse entrevoir ce simple titre.

Après avoir passé, à Paris, ses diplômes en écologie, avec une spécialité en biologie végétale et en sciences de l’évolution, il démarre sa carrière comme chercheur au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et se spécialise dans les plantes tropicales. Son autre passion l’amène, bien loin des labos, à installer des feux d’artifice aux quatre coins du monde.

En 2014, il répond à une annonce et arrive à Lyon comme agent de maîtrise et chef des jardiniers du parc. « Je suis tombé amoureux de la ville et de sa qualité de vie », confie-t-il. Rapidement, il devient responsable scientifique en charge de l’herbier du parc et de ses 350 000 spécimens, ainsi que des collections vivantes. Début 2016, il prend la relève de Frédéric Pautz, directeur du jardin botanique durant quinze ans.

Fréderic Pautz

Fréderic Pautz, ex-directeur du jardin botanique. Photo d'archives Progrès/Maxime JEGAT

Fréderic Pautz, ex-directeur du jardin botanique. Photo d'archives Progrès/Maxime JEGAT

« Nous sommes rattachés aux espaces verts de la Ville de Lyon. Le service compte une quarantaine de personnes, réparties en trois équipes : une équipe technique et logistique, une en charge de la médiation et de la communication au public et une scientifique. Au-delà de la bonne gestion du jardin, il nous faut veiller à la pertinence des collections, protéger les espèces menacées en lien avec les organismes internationaux, connecter les gens avec la nature et les amener à prendre conscience de la réalité des plantes, éventuellement par le biais d’autres disciplines : l’art, la musique, l’imaginaire, etc. », liste-t-il.

«  Le parc est une ville dans la ville  »
Gilles Deparis

Des notions fondamentales à l’heure où la biodiversité et le “développement soutenable” sont devenus des enjeux majeurs. « C’est à la fois un héritage historique et une mission très actuelle », souligne Gilles Deparis.

Et d’ajouter : « Lyon possède le jardin botanique le plus riche de France, avec 60 000 plantes. C’est une grande chance de m’y consacrer. J’apprends tous les jours quelque chose. Étant très souvent sur le terrain, je me dis que le parc est une ville dans la ville, un véritable écosystème. La brume sur les bassins au petit matin ou le coucher de soleil depuis le haut des serres sont des moments, pour moi, privilégiés. »

Manon Riou conjugue vocation professionnelle et passion du cheval

Photo Progrès/Sylvie SILVESTRE

Photo Progrès/Sylvie SILVESTRE

Des cavaliers en ville, on n’en croise pas tous les jours… C’est pourtant quotidiennement que la brigade équestre de police patrouille et veille sur le territoire de la Ville de Lyon.

Manon Riou, 27 ans, a grandi en Loire Atlantique. Cavalière depuis l’âge de 5 ans, elle a choisi une formation en lien avec sa passion : BEP activités hippiques, puis bac pro élevage et valorisation du cheval.

Elle raconte : « Parmi mes stages dans des élevages ou des écuries de concours, j’ai beaucoup aimé la formation de garde à cheval en un semestre. Après un diplôme Dressage du cheval de police, j’ai passé le concours de gendarme adjoint volontaire pour intégrer l’école de gendarmerie. Hélas, aucune place n’était disponible au sein de la garde républicaine, malgré ma réussite aux tests d’admission. »

Manon se dirige alors vers la brigade territoriale, à Nantes, où elle apprend le métier de gendarme. « J’ai immédiatement postulé quand s’est créé un poste à cheval à Angers. Avec un contrat de cinq ans, j’ai opéré une reconversion de militaire à policier municipal. »

«  Le travail de gendarme à cheval est bien spécifique et s’exerce en binôme »
Manon Riou

Le chapitre suivant s’écrit à Lyon : elle intègre, en janvier 2016, la brigade équestre créée l’année précédente. Sous l’autorité du chef de poste du parc de la Tête d’Or, Jérôme Rabatel, évoluent trente agents, dont cinq cavaliers, Anne-Sophie Étienne, Pierre Muzard, Charline Camard, Manon Riou et Marine Fetrot, encadrés par Eric Jurusse, référent équestre.

Photo Progrès/Sylvie SILVESTRE

Photo Progrès/Sylvie SILVESTRE

À la suite du départ d’une monture, inadaptée à cette mission, deux chevaux ont été installés près du siège des espaces verts de la Ville, au sein du parc de la Tête d’Or : paddocks, boxes, sellerie… Les chevaux achetés à l’élevage du Sepey, dans l’Ain, sont dressés et désensibilisés au bruit et à toute forme de stress par leurs cavaliers. Ils se rendent une fois par semaine, dans le camion du zoo, au centre hippique Equ’Ain, à Neyron, où ils travaillent dans des installations adaptées, et une fois par mois avec un moniteur policier.

« Le travail de gendarme à cheval est bien spécifique et s’exerce en binôme : il faut savoir repousser une foule, menotter une personne depuis la selle… Mais c’est souvent plus agréable : ainsi lors de l’Euro de foot, chevaux et cavaliers ont participé aux cérémonies protocolaires ! »  J

Photo Progrès/Philippe JUSTE

Photo Progrès/Anthony BABE

Photo Progrès/Maxime JEGAT

Photo Progrès/Philippe JUSTE

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Photo Progrès/Maxime JEGAT

Photo Progrès/Benoit DREVET

Photo Progrès/Benoit DREVET

Photo Progrès/Eric BAULE

Photo Progrès/Eric BAULE

Photo Progrès/Benoit DREVET

Photo Progrès/Benoit DREVET

Avec ses pédalos, la famille Charrion
vend du rêve depuis trois générations

Photo Progrès/DR

Photo Progrès/DR

Tout commence en 1974. Josette et Paul Charrion, Caladois d’origine, reviennent en région lyonnaise après quelques années passées à Draguignan (Var).

Dans leur sillage, Jean-Claude, 15 ans, et Norbert, 14 ans. « Mes parents sont tombés sur cette opportunité : ils se sont engagés dans l’aventure avec mon oncle Jean, raconte le premier. À l’époque, la flotte comptait aussi deux bateaux touristiques de 12 et 18 places, qui faisaient le tour du lac à quelques encablures des rives. Aujourd’hui, leurs moteurs thermiques ne seraient plus au goût du jour ! »

Ils gèrent le petit train,
les rosalies et les pédalos

Pendant ses études à l’Insa, Jean-Claude donne un coup de main comme “garçon de quai”. Quand, en 1981, Paul veut prendre sa retraite, l’étudiant comprend que son destin n’est pas d’être ingénieur, mais de rendre les Lyonnais… heureux ! Puis tout s’enchaîne : « En 1984, j’innove avec les rosalies. En 1986, nous vendons les premières glaces à l’italienne de Lyon. L’année suivante, Norbert me rejoint puis, en mars 1988, le petit train “Le Lézard du parc” remplace les deux camions de balade de l’époque », continue Jean-Claude, qui a gardé le sourire et l’enthousiasme des premiers jours. L’affaire marche bien, les idées fusent. « La Ville a encouragé l’idée des bateaux électriques en 1995. »

«  Le parc, c’est tout un pan de ma vie, beaucoup de bonheur, beaucoup d’émotion... »
Josette Charrion

Le secret de leur réussite ? Une formidable entente, beaucoup de respect mutuel et aussi une bonne dose de courage. « C’est très lourd : d’avril à septembre, on est sur le pont sept jours sur sept. Le reste de l’année est consacré à l’entretien et aux réparations. Seul le mois de janvier est chômé. Mes parents ont tenu 38 ans à ce rythme. »

C’est d’ailleurs à sa caisse que Josette, qui fut triple championne de gymnastique aux Hirondelles de Villefranche-sur-Saône, a vécu ses dernières heures.

« J’habite à deux pas, je viens tous les jours à pied travailler et vivre dans cet endroit exceptionnel : le parc, c’est tout un pan de ma vie, beaucoup de bonheur, beaucoup d’émotion… »

L’histoire est loin d’être terminée. Ses fils Romain, 30 ans, et Bruno, 24 ans, vont à leur tour embarquer cette année. D’ici trois ou quatre ans, Jean-Claude pourra alors prendre sa retraite. Pour la troisième génération, une fratrie s’engage donc dans cette affaire familiale pas banale. Le relais passe, l’Embarcadère reste.

Le parc, un coin de paradis
pour les familles

Photo Progrès/Philippe JUSTE

Photo Progrès/Philippe JUSTE

Dès que la cloche a sonné à l’école, on les voit arriver. Elles sont encore plus nombreuses les week-ends et durant les vacances : les familles avec enfants apprécient particulièrement les mille facettes du parc de la Tête d’Or.

Audrey et Yohann, jeunes parents trentenaires, ont organisé une journée de fête pour leur « grande », Gaïa, qui fête ce dimanche son 4e anniversaire, et sa petite sœur Romane, de 18 mois. « Nous avons fait nos études à Lyon et redécouvrons le parc sous un œil nouveau : entre-temps, les pelouses sont devenues accessibles, c’est très agréable. » La petite famille a pique-niqué à l’ombre d’un arbre en ce samedi chaud et ensoleillé.

Le secteur animalier, un atout pour le parc

Juste avant la pause, une visite aux animaux du zoo s’imposait. Le secteur animalier en accès libre et au cœur de Lyon reste un formidable atout pour le parc et la Ville. Parmi ses nombreux pensionnaires, Gaïa a particulièrement adoré les tortues. « On en a vu des grosses comme ça qui étaient montées sur un arbre. »

« Les filles s’amusent bien sur les aires de jeu. Celle qui a été créée près de l’entrée Tête d’Or est plaisante et dotée d’un point d’eau, mais elle manque encore d’ombre pour l’instant. Un peu plus tard, nous irons manger une glace pour que le bonheur soit complet », concluent les parents. Pour les fillettes, l’aventure avait commencé dans le train qui les a amenées de Rumilly (Haute-Savoie).

Au parc, petits et grands se construisent pour pas un sou, des souvenirs simples comme le bonheur.

Photo Progrès/Stéphane GUIOCHON

Le parc à Mini World. Photo Progrès/Maxime JEGAT

Photo Progrès/Alain-Charles FABRE

Photo Progrès/Stéphane GUIOCHON

Le parc à Mini World. Photo Progrès/Maxime JEGAT

Photo Progrès/Alain-Charles FABRE

Photo Progrès/Philippe JUSTE

Photo Progrès/Philippe JUSTE

Photo Progrès/Marie-Christine PARRA

Photo Progrès/Marie-Christine PARRA

Photo Progrès/Philippe JUSTE

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Marie Ortega et son équipe veillent
sur les milliers de rosiers

Photo Progrès/Sylvie SILVESTRE

Photo Progrès/Sylvie SILVESTRE

Originaire de l’Ain, Marie Ortega, 23 ans seulement, s’est engagée corps et âme dans sa passion pour les jardins. C’est d'ailleurs ce qui lui vaut d'être, depuis dix-huit mois la responsable des deux roseraies du parc de la Tête d’Or - à l'exclusion de la roseraie historique qui dépend du jardin botanique. « J’ai passé un bac pro puis un BTS aménagement paysager au lycée horticole de Dardilly, avant de poursuivre à Grenoble avec une licence axée sur le développement durable, la biodiversité et la gestion d’aménagement paysager. »

Les espaces verts de la Ville de Lyon font le pari de la jeunesse ; un choix bien en phase avec la nécessité de gérer l’environnement différemment, et à l’heure du zéro phyto.

Après avoir affronté tant de résistances, quelle agréable surprise d’entendre cette “millennial” annoncer tout simplement : « Je n’ai jamais employé un herbicide ou un insecticide de ma vie ! Et la partie nord du parc dont j’ai la charge, est la seule sans arrosage intégré, on s’adapte au jour le jour à des besoins fluctuants. »

« On n’a pas l’impression d’être en ville »
Marie Ortega

Son équipe compte sept hommes et trois femmes qui œuvrent en binôme sur des secteurs définis. « Nous sommes quasiment tous arrivés en même temps, il a fallu tout mettre en place : un challenge stimulant pour une équipe soudée. »

Quant au regard que porte Marie sur le parc : « C’est un pur bonheur, on n’a pas l’impression d’être en ville. Les usagers sont respectueux, ils reconnaissent à sa juste valeur le travail des vrais jardiniers que nous sommes. L’entretien et la propreté nous incombent aussi. Le parc est très populaire auprès des Lyonnais, nous recevons beaucoup de félicitations. La rose et Lyon, c’est une histoire de cœur de longue date… Au-delà, la rose est tout un symbole dans notre culture. »

11 000

C'est le nombre de pieds de rosiers,
de 450 variétés différentes, issues de 125 maisons de rosiéristes que l'on peut retrouver au sein de la roseraie internationale

Une roseraie de concours et une d’agrément

Le secteur Nord dont Marie Ortega a la responsabilité, recouvre la partie à l’ouest du lac, allant des Enfants du Rhône à la Porte nord. 50 % de cette surface est composé de pelouse, 20 % de zone naturelle et 30 % des roseraies, en deux parties distinctes. Ce sont elles qui mobilisent 90 % du temps des jardiniers : « C’est du travail toute l’année, il faut tondre, tailler, débroussailler, désherber, gérer les déchets verts et les fleurs fanées ! C’est au moment du fleurissement que ce travail est le plus exigeant… et le plus gratifiant ! »

Inaugurée en 1964, la roseraie internationale totalise 11 000 pieds de rosiers, de 450 variétés différentes, issues de 125 maisons de rosiéristes d’Europe et des USA. C’est un lieu d’agrément pour les Lyonnais et les visiteurs, où prospèrent les rosiers sélectionnés à la roseraie de concours.

Cette dernière possède un fonctionnement particulier : « Nous recevons, entre novembre et février, les [prototypes] de rosiers de différents types : grimpants, à grandes fleurs, à fleurs groupées, miniatures, couvre-sol ou arbustes. Ils sont envoyés par les obtenteurs, essentiellement situés dans neuf pays. Nous leur donnons une identité provisoire et les installons en terre où ils seront jugés durant deux ans (trois pour les grimpants) sur leur croissance, leur parfum, la beauté ou l’abondance de leurs fleurs. Les plants primés seront baptisés et commercialisés et un massif sera créé pour eux à la roseraie internationale, où le public pourra les découvrir. »

Photo Progrès/Pierre AUGROS

Photo Progrès/Pierre AUGROS