DRIFT
Le Lyonnais
qui défie
les Américains

Depuis quelques semaines, le Lyonnais Alexandre Claudin et sa Dodge charger de 1968 font le buzz : ils ont participé à la série Hyperdrive, diffusée sur Netflix et produite par Charlize Theron.
I. Une série
à la renommée internationale

Un Lyonnais qui surfe sur le Rhône… C’était durant l’hiver 2018 et la vidéo d’Alexandre Claudin avait fait le buzz en surfant en statique sur une vague du Rhône. Depuis quelques semaines, le Lyonnais a pris une autre dimension en étant sélectionné parmi les 30 pilotes à tourner dans la série Hyperdrive sur Netflix.
C’est quoi le drift ?
Le drift (qui vient de l’anglais drifting, « dérive ») est une discipline de sport automobile qui est née au Japon dans les années 80. À l’origine, des pilotes qui pratiquaient une forme de courses de rue illégales sur les routes sinueuses de montagne cherchaient à aller toujours plus vite.
Ils ont commencé à s’inspirer du pilotage de rallye : des techniques qui consistaient à terminer un virage rapidement sans sacrifier trop d’élan et leurs performances chronométriques se sont améliorées.
Le pilote doit contrôler le véhicule -le plus généralement une propulsion- pour qu’il glisse d’un côté à l’autre de la piste bitumée. L’épreuve se déroule devant des juges : sont notés la trajectoire, la vitesse, l’angle d’attaque et le style.
C’est surtout grâce au film Fast and Furious : Tokyo Drift (2006) et le jeu vidéo Need for Speed : Shift (2009), que le drift s’est fait connaître du grand public.
Hyperdrive, le drift mis en scène
dans un show TV à l’américaine
L’idée ? Proposer à des pilotes passionnés et non professionnels du monde entier de s’affronter sur un parcours piégé par des obstacles.
Slalom, précision, vitesse sont au programme des 10 épisodes proposés depuis le 21 août. Un concept quelque peu similaire à l’émission Ninja Warrior qui proposait à des concurrents de surmonter un parcours d’obstacles réputé infranchissable, devenant de plus en plus compliqué au fil de la compétition.
Hyperdrive est dans le même esprit, mais avec des voitures !

(C) Platin Wheels
(C) Platin Wheels
À noter que sur les 28 participants, deux Français participent à cette première saison : Alexandre Claudin, mais également le drifteur Axel François.
« Un incroyable souvenir » raconte Alexandre. « Le budget est colossal et ils ont fabriqué le pont, par exemple pour l’occasion. Les voitures ont beaucoup souffert car les épreuves étaient difficiles. Mon regret ? Avoir abandonné sur casse mécanique car le podium était envisageable ».
II. Sa Dodge, sa passion

Alexandre Claudin :
« J’ai toujours été un casse-cou »
Lorsqu’Alexandre Claudin parle du tournage de cette course et des semaines passées à Rochester, dans l’État de New-York, ses yeux se mettent à briller. Lui, le petit chef d’entreprise d’une société paysagiste âgé de 30 ans s’est retrouvé sous le feu des projecteurs un peu par hasard.
« J’ai toujours été un casse-cou. J’ai fait beaucoup de vélo de descente à haut niveau mais en 2012, au bout de 21 fractures, j’ai décidé d’arrêter car c’était ce n’était plus compatible avec ma vie professionnelle ».
Une épave abandonnée dans un champ
Le Lyonnais cherche alors une passion à sensation mais moins risquée. Il suit des amis sur les circuits de drift et se prend au jeu.
Il achète sa première voiture en 2016, une BMW série 3 d’occasion, puis une seconde, plus puissante. Mais son rêve, c’est une Dodge charger de 1968, rendue célèbre par le film Bullit avec Steve Mc Queen.
Il trouve une épave abandonnée dans un champ au fin fond du Colorado qu’il achète 8 000 € et commence à la retaper en 2017. Son but ? Rouler avec. Il la démonte et la reconstruit, la renforçant pour le drift. La voiture a des défauts : elle est lourde, sans réelle qualité sportive à la base.
Mais Alexandre insiste, dans cet univers où les Japonaises et les BMW règnent sans partage. « Je suis un pur amateur, je fais ça en plus de mon travail dans mon garage. J’ai fait le choix de la fabriquer moi-même ».
Un choix payant car la voiture ne laisse pas indifférent.

III. En route pour l'aventure

Netflix le repère
grâce à une vidéo sur un téléphone
Avec ses 500 CV et son look américain, le public adore sa Dodge charger lorsqu’il la voit sur les courses de côte de Limonest et Marchampt où il fait office d’ouvreur.
Et c’est grâce à une vidéo amateur, sur un téléphone que Netflix le repère. « La vidéo était moyenne mais elle a été vue plus de 4 millions de fois ! Ils m’ont contacté par mail puis par téléphone. On ne savait pas trop à quoi s’attendre car ils étaient très secrets sur l’émission ».
Son bolide part quatre mois aux États-Unis et là-bas, elle fait le buzz. « Elle me plaisait à moi surtout ! Mais elle m’a permis de me faire un nom », ajoute-t-il, très fier.
Depuis quelques semaines, le Lyonnais a pris une autre dimension en étant sélectionné parmi les 30 pilotes à tourner dans la série Hyperdrive sur Netflix.
"Aujourd’hui, les gens commencent
à me reconnaître dans le milieu.
Je suis le petit Français qui monte"














La limite de l’amateurisme
Mi-septembre, il était en Pologne, seul amateur en lice de la plus grosse compétition du monde et il y est allé… par la route.
« C’est la limite ! Amateur, c’est peu de moyens. C’est une passion coûteuse, financièrement et en énergie. J’ai roulé de nuit pendant 25 heures. Je suis revenu sur les rotules, mais ravi. »
IV. Ce prochain défi
qui le fait rêver

Une DeLorean comme prochaine voiture
Grâce à sa visibilité acquise par l’émission, il a même décidé d’aller plus loin et de fabriquer une voiture jamais vue sur un circuit, une DeLorean, mythique depuis Retour vers le Futur.
Alexandre Claudin a même réalisé une vidéo sur YouTube où il s'insère dans des scènes du film pour présenter son projet.
Histoire de marquer encore plus les esprits sur les circuits de drift. Il ne lui restera alors plus qu’à briller et à glisser… sur le succès !
Les secrets de la réussite

(C) Alexandre Claudin
(C) Alexandre Claudin
Sa réussite, il l'a doit également à Julie, qui est à ses côtés depuis cinq ans. Une présence « de l’ombre mais indispensable » pour l’aider au quotidien et dans sa passion.
« J’aimerais en vivre, car je suis au bout du côté amateur. Mais pour cela, il faut des sponsors », poursuit-il.