La campagne des municipales
est déjà lancée en Calade


En distribuant 14 000 tracts, le conseiller municipal d’opposition Pascal Ronzière a donné le coup d’envoi de la campagne municipale à Villefranche-sur-Saône.
L’occasion de faire le point sur les forces en présence à un an de l’échéance.

Nous pensions que la campagne des élections municipales attendrait le scrutin européen. Voire qu’elle laisserait passer l’été. Mais Pascal Ronzière avait manifestement un autre planning en tête. Près d’un an avant l’échéance (les dates des municipales n’ont pas encore été fixées), le conseiller municipal du groupe Villefranche en mouvement (divers droite) a déjà donné le coup d’envoi de la bataille électorale à Villefranche-sur-Saône. De quelle manière ? En distribuant massivement un tract de quatre pages.

« Exposer aux Caladois quelles ont été nos actions »
« Nous l’avons glissé avec mon équipe dans la quasi-totalité des boîtes aux lettres de la ville, informe celui qui a déjà été candidat à trois reprises (frôlant la victoire à 238 voix près en 2008 ). Cela représente 14 000 exemplaires. Ce document nous permet, à un an de la prochaine élection, d’exposer aux Caladois les actions qui ont été les nôtres au cours des dernières années. Il rappelle aussi qu’une personne sur trois nous avait accordé sa confiance en 2014. Enfin, le document invite à la réflexion. Il convie tous les Caladois à partager leurs idées pour construire ensemble l’avenir de Villefranche-sur-Saône. »

Pascal Ronzière

« Je ferai part de mes intentions à l’automne », annonce Pascal Ronzière. Photo Progrès / DR

« Je ferai part de mes intentions à l’automne », annonce Pascal Ronzière. Photo Progrès / DR

Analysée au premier degré, cette démarche a tout l’air d’un acte de candidature, même si ce n’est pas dit formellement. Cependant, on ne peut pas exclure un autre dessein. La manœuvre pourrait aussi servir à être courtisé. Pourquoi pas par le maire Thomas Ravier, contre lequel l’élu divers droite s’est montré de moins en moins virulent ces derniers mois (abstention lors du vote du budget). « Je ferai part de mes intentions à l’automne », annonce Pascal Ronzière.

Qui sont les prétendants à droite, à gauche, au centre, aux extrêmes ?

Quoi qu’il en soit, la diffusion de ces 14 000 tracts résonne comme le tout premier acte de la campagne de 2020. C’est donc l’occasion pour la rédaction du Progrès de Villefranche-sur-Saône de faire un premier point sur les forces en présence, à un an de l’échéance. Qui sont les prétendants à droite, à gauche, au centre, aux extrêmes ?
Cette photographie vaut évidemment à cet instant T.

On le sait, en politique, rien n’est jamais écrit. Et des rebondissements, il y en aura sûrement.

Thomas Ravier : "Je suis très en forme"

Eu égard à sa popularité en Calade et à la légitimité qu’il a acquise depuis 2017 au sein de sa majorité, on imagine mal Thomas Ravier ne pas prétendre à sa propre succession. Néanmoins, le premier magistrat de Villefranche-sur-Saône refuse, pour l’heure, d’officialiser quoi que ce soit. À l’entendre, le moment n’est pas à la constitution de listes, ni à l’élaboration de projets.

" Ce n’est pas ce que les Caladois attendent "

« Entrer en campagne maintenant signifierait sacrifier une année de mandat. Ce n’est pas ce que les Caladois attendent de leur maire, argue Thomas Ravier. Poursuivre l’action engagée est une question de responsabilité. L’exercice démocratique viendra en temps voulu. Sans doute après l’été. Il sera temps alors pour moi de me prononcer. Tout ce que je peux dire aujourd’hui, c’est que j’aime ma ville et ma fonction. Et… que je suis très en forme. »

Parce que cette ville, je l'aime.❤ A un an des élections municipales, suite à l'article du Progrès, je suis heureux de...

Publiée par Thomas Ravier sur Jeudi 9 mai 2019

Danielle Lebail veut « construire un grand rassemblement des forces de gauche "

Quand on a demandé à Danielle Lebail si elle envisageait d’être à nouveau candidate en 2020 ( 16,55 % en 2014 ), l’élue communiste nous a livré une réponse de Normand : « Je n’ai pas décidé de ne pas me représenter… » Cette pirouette traduit la volonté de la présidente de l’association Villefranche, ville avenir de ne pas imposer son nom « aux Caladois qui ont le cœur à gauche ». « Le choix de la tête de liste n’est pas encore d’actualité. Il résultera d’échanges avec les citoyens, argue-t-elle. Ce que j’ai, avant tout, en tête, c’est de construire un grand rassemblement des forces de gauche (Parti communiste français, Génération. s, France insoumise…).

"Je crois sincèrement que cette élection est gagnable", lance Danielle Lebail. Photo Progrès / Marie-Noëlle TOINON

"Je crois sincèrement que cette élection est gagnable", lance Danielle Lebail. Photo Progrès / Marie-Noëlle TOINON

Nous voulons bâtir, avec les Caladois, un projet différent fondé sur la justice sociale, la justice écologique, la démocratie participative. Je crois profondément qu’une autre politique est possible à Villefranche-sur-Saône. Et je crois sincèrement que cette élection est gagnable… »

Florian Oriol prêt à repartir au Front

17,28 % au premier tour des municipales de 2014. 29,68 % aux régionales de 2015. 33 % au second tour de la présidentielle de 2017. Incontestablement, le Rassemblement national (ex-Front national) se porte bien en Calade. Au point, qu’avec un petit coup de pouce du destin, le parti se croit capable de l’emporter l’an prochain. « Nous ne serons pas favoris. Mais les circonstances de l’élection pourraient nous être favorables. Si la droite se divise et que le deuxième tour se joue à trois ou quatre, nous aurons nos chances », prophétise Florian Oriol.

" Rendre la ville attractive pour les gens honnêtes "

Le conseiller municipal d’opposition âgé de 38 ans se dit prêt à porter, à nouveau, la bannière du Rassemblement national en 2020. Avec un projet simple : « Nous voulons rendre la ville attractive pour les gens honnêtes et non attractive pour ceux qui ne respectent pas les règles. »

"Les circonstances de l’élection pourraient nous être favorables", prophétise Florian Oriol. Photo Progrès / Anne-Sophie VUCCINO

"Les circonstances de l’élection pourraient nous être favorables", prophétise Florian Oriol. Photo Progrès / Anne-Sophie VUCCINO

En juin 2017, frappé par le non-cumul des mandats, le député Bernard Perrut a cédé le fauteuil de maire de Villefranche-sur-Saône à Thomas Ravier.

En juin 2017, frappé par le non-cumul des mandats, le député Bernard Perrut a cédé le fauteuil de maire de Villefranche-sur-Saône à Thomas Ravier.

Denis Chaumat est déjà en Marche pour 2020

« Il y aura des marcheurs à Villefranche en 2020 », assure Denis Chaumat. Photo Progrès /Laura STEEN

« Il y aura des marcheurs à Villefranche en 2020 », assure Denis Chaumat. Photo Progrès /Laura STEEN

Il ne sait pas encore s‘il sera tête de liste. En revanche, Denis Chaumat, coanimateur du comité local de La République en Marche, a une certitude : « Il y aura des marcheurs à Villefranche-sur-Saône en 2020, lance ce consultant en management. On se prépare dès maintenant à avoir un candidat. Ce dernier va porter un projet neuf, qui n’oubliera aucun sujet. Y compris ceux qui fâchent. Je pense notamment au rapport que la ville entretient avec la Métropole, qui est à notre porte, qu’on le veuille ou non. Je pense aussi aux questions environnementales et sociales qu’il est grand temps de réveiller. »

L’impression d'inachevé du député Bernard Perrut

On dit de l’ancien maire Bernard Perrut qu’il s’ennuie à Paris, dans son costume de député. On dit aussi que la politique locale lui manque. Et qu’il réfléchirait à revenir dans le jeu électoral en 2020.

Contacté par téléphone, celui qui a conduit le destin de Villefranche-sur-Saône de 2008 à 2017 (avant de devoir choisir entre la mairie et l’assemblée nationale pour satisfaire le non-cumul des mandats), n’a pas démenti un certain “spleen”. « En général, un maire cesse ses fonctions au terme de son mandat parce qu’il n’est pas candidat ou pas réélu, mais jamais en cours d’activité. D’où l’impression pour moi d’une œuvre qui n’est pas totalement achevée. La complémentarité député-maire permettait de relier le terrain au niveau national… »

« On oublie trop vite l’action du précédent maire »

De là à penser que Bernard Perrut va tenter de damer le pion à son successeur et protégé, Thomas Ravier, il y a un pas que nous ne franchirons pas. Au cours de notre correspondance, Bernard Perrut a semblé acter que son heure était passée à Villefranche-sur-Saône : « Il faut savoir admettre que tout nouveau maire est considéré comme meilleur que le précédent, dont on oublie trop vite l’action. J’ai la satisfaction d’avoir beaucoup œuvré et de voir mes projets poursuivis. C’est cela l’important. »

Les élus LR font allégeance
à Thomas Ravier

Béatrice Berthoux : « Les Caladois en ont marre
des divisions »

« Ma position a évolué ces derniers mois », confie l’adjointe à la culture Béatrice Berthoux. Photo Progrès /Maxime JEGAT

« Ma position a évolué ces derniers mois », confie l’adjointe à la culture Béatrice Berthoux. Photo Progrès /Maxime JEGAT

Béatrice Berthoux l’admet : elle a lorgné un temps sur le fauteuil de maire de Villefranche-sur-Saône. C’était en 2017, au moment du départ de Bernard Perrut. Mais cette époque semble révolue. « Je pense très sincèrement que les Caladois, et plus généralement les Français, en ont marre des divisions. L’heure doit être à la mobilisation des énergies, au travail collectif, argue l’adjointe LR à la culture, qui est également vice-présidente de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Je suis favorable à un grand rassemblement derrière Thomas Ravier, qui sait tenir compte des sensibilités de chacun. »

Alexandre Portier : « Ambition collective,
pas personnelle »

« Je ne serai pas candidat », assure Alexandre Portier, adjoint LR aux finances.  Photo Progrès /Marie-Noëlle TOINON

« Je ne serai pas candidat », assure Alexandre Portier, adjoint LR aux finances.  Photo Progrès /Marie-Noëlle TOINON

La rumeur présente Alexandre Portier comme un ambitieux. Rêvant de devenir calife à la place du calife. Mais cette réputation, l’adjoint LR délégué aux finances, à la stratégie économique et à la sécurité, la balaie d’un revers de main. Du moins pour 2020… « Je ne serai pas candidat, atteste ce proche de Laurent Wauquiez. Mon ambition est collective, elle n’est pas personnelle. Je reste fidèle à l’équipe municipale qui s’est dessinée en 2008 et 2014. Avec elle, je veux poursuivre la belle dynamique actuelle. »

Pas de candidat Gilets jaunes

Ils exècrent les politiques. « Tous des pourris », lance un représentant des Gilets jaunes caladois. Pas question donc de constituer une liste en 2020 pour devenir, à leur tour, les élus qu’ils condamnent. « Le mouvement est apolitique, reprend le représentant. Il n’est donc pas du tout prévu de participer à cette élection. Nous voulons renverser la table, pas prendre place à la table… »

Les Gilets jaunes se disent « apolitiques ». Photo Progrès /Laura STEEN

Les Gilets jaunes se disent « apolitiques ». Photo Progrès /Laura STEEN

Yusuf Oz se représentera-t-il ?

Il y a cinq ans, le président de la mosquée bleue de Villefranche, Yusuf Oz, avait été candidat à l’élection municipale. Et il avait été loin d’être ridicule, raflant 5,84 % des voix. Ce score va-t-il l’inciter à repartir en campagne ? Actuellement à l’étranger, Yusuf Oz répondra certainement à cette question dans les prochaines semaines.

Yusuf Oz avait obtenu 5,84 % des voix en 2014. Photo Progrès /Pierre AUGROS

Yusuf Oz avait obtenu 5,84 % des voix en 2014. Photo Progrès /Pierre AUGROS