Ils font vivre la magie
de Noël
Un peu, beaucoup, passionnément... La magie de Noël n’opère pas seulement pour les plus petits. Certains sont restés de grands enfants et se mobilisent pour que la fête soit encore plus belle.
Crèche vivante, maisons ou villages parés de mille feux, Père Noël solidaire... Nous vous invitons à découvrir quelques initiatives dans la Loire et la Haute-Loire.

La crèche vivante
à Saint-Ennemond : une tradition depuis près de 30 ans

Les deux bénévoles de l’équipe paroissiale se sont plongées dans les albums photos et leurs souvenirs afin de raconter cette tradition qu’elles tentent de perpétuer. Photo Progrès/Josette GENTE
Les deux bénévoles de l’équipe paroissiale se sont plongées dans les albums photos et leurs souvenirs afin de raconter cette tradition qu’elles tentent de perpétuer. Photo Progrès/Josette GENTE
Depuis 1990, Marie-Jo Fuvelle et Monique Boute prennent garde à ce que la veillée de Noël soit animée par une crèche vivante, à Saint-Étienne.
En 1990, dans le cadre de l’Action catholique des enfants (ACE) une première crèche vivante s’est déroulée en l’église Saint-Ennemond, dans le quartier de Beaubrun, à Saint-Étienne. Elle s’est tenue le jour de l’arrivée des Rois mages, à L’Épiphanie. Le curé de la paroisse était alors le père Pérat. Le pli fut pris et, d’année en année, les crèches se succédèrent avec parfois un thème, parfois un vrai bébé, parfois un poupon. Certaines années, les personnages ont été des adultes, d’autres fois uniquement des enfants.
Des musiciens péruviens, des vrais moutons dans l’église...
Quelques-unes de ces crèches ont marqué les mémoires comme la crèche provençale : tous les costumes avaient été réalisés par une commerçante du quartier qui aimait coudre. Pour être au plus près de la réalité, de vrais moutons avaient été amenés dans l’église. Marie-Jo Fuvelle, une des bénévoles, se souvient : « Mon fils a passé la soirée à ramasser les crottes, nous avions imaginé avoir des agneaux, c’étaient de grosses bêtes avec de belles toisons mais qui sentaient très fort. » Photographies en main, sa compère Monique Boute se remèmore, elle, du thème autour du Pérou, « avec des musiciens péruviens ».
Jusqu’à sa disparition, la chorale des Petits chanteurs de Saint-Ennemond a participé à ces veillées. Au début des années 2000, les Black and White Singers ont pris le relais. Ponctuant la cérémonie de gospels, ils impriment un rythme très dynamique et contribuent grandement au succès de cette veillée.

La crèche provençale de 1994, avec le vrai mouton. Photo d'archives ACE
La crèche provençale de 1994, avec le vrai mouton. Photo d'archives ACE
Ces dernières années, ce sont essentiellement des collégiens qui jouent les rôles des personnages de la crèche. Pour ce Noël 2019, Marie sera une adolescente de 12 ans. La célébration débutera mardi, à 18 heures, en musique, avec la montée vers le chœur des chanteurs et des musiciens. La récitante Manon commencera l’histoire de Noël et les différents tableaux. En même temps que les bergers, tous les enfants seront invités à déposer un cadeau (un lumignon, un dessin…) devant la crèche. Avant le début de la messe, célébrée par le père Mazenod, les scouts amèneront la lumière de Bethléem, accompagnée au violon.
Les deux bénévoles de l’équipe paroissiale, qui ont passé une trentaine d’années à s’investir bénévolement, sont dubitatives pour l’avenir. De moins en moins de bénévoles les accompagnent. « Cette année encore nous sommes portées par le dynamisme des collégiens, mais qu’en sera-t-il l’année prochaine ? »
De notre correspondante, Josette GENTE

Désormais, ce sont des collègiens qui tiennent les rôles de Marie, de Joseph, etc. Photo d'archives Le Progrès/Josette GENTE
Désormais, ce sont des collègiens qui tiennent les rôles de Marie, de Joseph, etc. Photo d'archives Le Progrès/Josette GENTE
Cette année, la Monthliade reste en sommeil pour cause
de travaux
Ce hameau de Chomelix, un village en Haute-Loire, d’habitude illuminé par ses habitants, est éteint cette fois. Le chantier d’enfouissement des réseaux ne permet pas d’accueillir du public. Mais, ce n’est que partie remise.
« Nous sommes au chômage », lance Jean Rabatel avec un brin de malice dans le regard. Au hameau de la Monthliade – quarante-trois habitants dans la commune de Chomelix – les travaux d’enfouissement des réseaux (téléphone et électricité) sont en cours. Ici, la disparition prochaine des câbles aériens et leurs poteaux en ciment est vue d’un bon œil. Mais, il existe un revers à la médaille : en raison du chantier, le petit bourg n’est pas en état d’accueillir du monde pour le moment. Du coup, notre retraité n’a pas à préparer la cuvée de vin chaud qu’il fait déguster chaque fin d’année.
Des visiteurs par milliers viennent admirer le travail d’équipe
Du monde, il en vient de toute la Haute-Loire, et même des départements voisins, pour admirer le bourg décoré par ses habitants. «Pendant la période de Noël, nous dépassons la barre des 3 000 visiteurs. L’année dernière, après la diffusion du JT de France 3 Auvergne en direct du village, le rythme s’est accéléré. Il a fallu gérer le flux, ce qui n’a pas été une mince affaire », confie Jean-Luc Rodier, une des chevilles ouvrières de l’organisation.
L’aventure de Noël à la Monthliade a débuté en 2012 par de simples sapins plantés un peu partout. L’idée de voir plus grand et plus coloré a, alors, été proposée par David Pettinari, paysagiste à Cannes (Alpes-Maritimes) et résident secondaire dans le village : le chef d’entreprise proposait de fournir des décorations pour illuminer le centre du village, et des automates dans l’ancienne maison de la béate transformée en crèche. « Nous avons adhéré à l’idée. Depuis, chaque année, la recette récupérée avec les boissons, les consommateurs donnent ce qu’ils veulent, est entièrement investie dans du nouveau matériel. La visite est gratuite elle aussi, chacun laisse ce qu’il veut. L’argent récolté contribue au financement des sorties scolaires pour l’école de Chomelix », se réjouit Thierry Remond, exploitant agricole et électricien de la manifestation.
Si les décorations restent dans les cartons cette année, elles ressortiront l’année prochaine. Jean, Thierry et Jean-Luc le promettent.
Christophe BOUYER
Un concours des plus belles décorations de Noël
à Saint-Genest-Lerpt
Chaque année, depuis 2006, un concours est organisé par la mairie sous la responsabilité de Roselyne Halleux, adjointe à l’environnement et au patrimoine. Les personnes, qui désirent participer, doivent s’inscrire en mairie. En moyenne, 15 à 18 résidents entrent dans la compétition. Les inscriptions sont également ouvertes aux commerces.
Un jury de cinq personnes (composé de conseillers municipaux, de représentants des services techniques et d’un particulier) effectue les visites et juge les décorations. Elles doivent être originales dans leurs réalisations et surtout être visibles de la route.
Vient ensuite le temps des récompenses : tous les participants sont primés. Pour les trois premiers de chaque catégorie, les particuliers reçoivent des bons d’achat de 30 à 80 euros à honorer dans les commerces de la commune. Quant aux commerçants, ils se voient attribuer un lot.

Ils apportent de la magie
grâce aux illuminations
Deux habitants de Pouilly-sous-Charlieu, dans la Loire, attirent chaque année des milliers de regards sur leurs maisons respectives grâce à des illuminations dignes de professionnels.

Photo Le Progrès/Guillaume DESCAVE
Photo Le Progrès/Guillaume DESCAVE
Le temps de Noël, Pouilly-sous-Charlieu revêt ses plus beaux habits de lumière. La commune le doit notamment à deux passionnés, habitants dans le bourg : Yves Dechavanne et Jorge Almeida Ferreira. Tous deux rivalisent d’inventivités pour proposer de véritables spectacles en parant leurs maisons de lumières.
La maison d’Yves Dechavanne est située rue de Verdun, en allant vers la salle des fêtes. Impossible de la manquer puisqu’il a construit et installé un hélicoptère à échelle humaine sur son toit. À son bord, le Père Noël veille déjà sur toute la commune. En plus de cette installation incroyable, plus de 150 mètres de guirlandes lumineuses habillent la maison et la terrasse. Il y a aussi un bonhomme de neige géant gonflable de quatre mètres de haut, ainsi que des pingouins, des ours et même des cigognes sur la cheminée. Yves Dechavanne, fringuant septuagénaire qui enchaîne les trails et les courses cyclistes, doit tout de même compter une semaine pour tout installer. Ses illuminations sont en marche tous les jours de 17 à 22 heures puis de 7 à 8 heures pour réjouir les enfants se rendant à l’école toute proche.

Photo Le Progrès/Guillaume DESCAVE
Photo Le Progrès/Guillaume DESCAVE
Un kilomètre de guirlandes lumineuses
À quelques centaines de mètres de là, en face de la place de l’Église, au croisement de la RD35 (rue Saint-Anne) et de la très fréquentée RD482, se trouve la maison de Jorge Almeida Ferreira. Cette année signe ses dix ans de décorations puisqu’il a commencé en 2009. Jorge a construit le traineau du Père Noël, tiré par des rennes. Chez lui aussi, l’intégralité de l’extérieur de la maison est illuminé avec pas moins d’un kilomètre de guirlandes lumineuses dont une bonne partie est mise en place sur des créations qu’il a fabriqué. Il lui faut entre trois semaines et un mois pour tout installer et deux jours pour gérer tous les branchements. Sa maison est mise en lumière de 17 à 7 heures du matin. Pour Yves Dechavanne et Jorge Almeida Ferreira, cette passion, qui a un coût, aussi bien d’achat de matériel que d’électricité, est récompensée par les centaines de personnes s’arrêtant prendre des photos, ou qui viennent en famille capter cette magie de Noël. Les sourires des spectateurs leurs donnent toujours envie de continuer.
De notre correspondant, Guillaume DESCAVE
Le Père-Noël du lundi apporte
du bonheur aux enfants hospitalisés

Photo d'archives Le Progrès/Pierre GUILLOT
Photo d'archives Le Progrès/Pierre GUILLOT
A la suite de la remarque d'un enfant, l'association, appelée à l'origine Je cours pour vaincre le cancer, a changé d'appellation, devenant Père-Noël du lundi. Ses membres offrent des cadeaux aux enfants hospitalisés tout au long de l'année. Le président actuel, Gérard Gagnière, revêt son costume en décembre depuis 23 ans.
En 1991, Robert Burelier, coiffeur à Montbrison avait été touché par les conditions d'hospitalisation des enfants atteints de cancer. Il crée alors l'association Je cours pour vaincre le cancer, destinée à leur offrir un cadeau lorsqu'ils étaient en période de soins. Il prenait alors le temps, sur l'unique jour de fermeture de son salon, le lundi, d'aller au chevet des enfants. Un jour, l'un d'entre-eux lui a dit « Bonjour Père-Noël du lundi ». De là, s'est tissée une formidable expérience humaine et solidaire.
« A l'hôpital, j'ai eu un choc, un déclic »
Aujourd'hui, depuis plus de vingt ans, Gérard Gagnière, actuel président de l'association se déguise, lui aussi, en Père-Noël en décembre et rend visite aux enfants hospitalisés. Retraité de 65 ans, son costume d'homme en rouge et sa barbe blanche font le bonheur des petits. Il s'était également aperçu, à la suite d'une opération bénigne de sa fille, des difficultés des parents, enfants et familles de se retrouver dans un environnement peu agréable : « Cela m'a fait un choc, et j'ai eu le déclic pour rejoindre le Père-Noël du lundi. » Une aide précieuse aussi pour les parents et les soignants. Chaque année, le Père-Noël du lundi distribue 15 000 cadeaux aux enfants, grâce à l'engagement de ses bénévoles.
«Nous œuvrons toute l'année, pas seulement pour les fêtes de fin d'année », rappelle Gérard Gagnière, avec une équipe solide de bénévoles et nos partenaires. Nous avons décoré des salles de soins dans les hôpitaux de Montbrison, de Feurs, de Roanne et de Saint-Etienne. De la petite maladie aux pathologies les plus graves, nous essayons d'apporter du bonheur, même aux parents ou soignants qui nous envoient les signes de leur affection. »