Mon blason

Ma fierté

@Le Progrès/Gilbert BLANCHON

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Bleu, blanc, rouge : le drapeau national est sûrement le symbole d’appartenance ultime. Mais plus proches de vous, jusque dans vos communes, voici les blasons. Ils sont uniques et retranscrivent les valeurs du village à travers ses particularités ou les événements forts du passé. Une fois intégrés dans votre quotidien, encore faut-il le voir et le comprendre. Éléments de réponse avec quelques exemples.

Un lion pour Lyon

Du blason à la marque

Photo Progrès/Stéphane GUIOCHON

Photo Progrès/Stéphane GUIOCHON

Depuis plus de dix ans, l’animal, qui tire son origine du blason de Lyon, est devenu à la ville, ce que la pomme est à Apple : un « objet de marketing territorial ». Son but, « faire rayonner Lyon sur la scène internationale ».

S’il y en a bien un qui n’a rien demandé, c’est le Lion de Lyon. Celui qui orne le blason de la ville, et bien plus encore. Il y a une semaine, l’animal s’est retrouvé au cœur d’une petite polémique, moitié footballistique, moitié politique. Après avoir découvert l’affiche de campagne de la candidate du Rassemblement national, Agnès Marion, aux municipales à Lyon, l’OL avait bondi. Le lion stylisé à l’intérieur du « O » de Lyon dans le slogan « Pour l’amour de Lyon », de la candidate RN, ressemblait d’un peu trop près à celui du logo du club. À la couleur près. L’Olympique Lyonnais avait demandé au RN local de changer son affiche de campagne et d’abandonner rapidement le lion dans l’« O ». Après quelques atermoiements, le parti politique avait fait profil bas et changé son image. Mais la candidate avait tout de même rappelé que ce lion stylisé, symbole de Lyon, était utilisé depuis le Moyen-Âge…

Le lion d’argent prêt à bondir

Emblème parlant de la cité, le lion avait, en effet, fait son entrée sur le blason en 1320, année de l’émancipation de la commune lyonnaise. Si au fil des siècles, l’environnement du blason a évolué – ici, des fleurs de lys, là des abeilles, là étoiles pour enfin revenir aux fleurs de lys, au XXe siècle – le lion d’argent n’a pas bougé des armoiries. Fidèle en toutes circonstances, « rampant » c’est-à-dire prêt à bondir et « lampassé » car sa langue est identifiée. Une constance qui en a fait au fil du temps, un symbole. Mieux, une marque.

« Faire connaître Lyon, faire aimer Lyon,
faire venir à Lyon »

L’animal est devenu à la ville, ce que la pomme est à Apple, le « Swoosh », cette virgule posée à l’envers, à Nike. Il devance le slogan formé sur l’anagramme de la ville « Only Lyon », s’est abaissé sur ses quatre pattes et a troqué le blanc pour le rouge. Le voici campé, depuis 2007 dans « un objet de marketing territorial », première démarche de ce type en France. Son but, « faire rayonner Lyon sur la scène internationale », comme le suggère le site Only Lyon, cette structure rattachée à l’Aderly (association copilotée par la CCI et le Grand Lyon) qui a pour mission de faire venir des entreprises dans la grande région lyonnaise. Depuis plus de dix ans, tous les acteurs concernés, privés comme publics (des Aéroports de Lyon en passant par la CCI, la CMA, la CPME, le Grand Lyon, Eurexpo, le Medef, l’office de tourisme, EDF, JCDevaux, Veolia, sanofi et d’autres encore) sont réunis sous sa bannière.

Photo Progrès/Joël PHILIPPON

Photo Progrès/Joël PHILIPPON

Only Lyon

À travers les campagnes d’affichage, les événements montés à l’étranger, les actions des ambassadeurs, Lyon balade son lion rouge partout à travers le monde, de Londres à Boston en passant par la Chine, affiche sa qualité de vie, son tourisme, mais aussi son dynamisme économique. Première ville business friendly en France, première ville européenne pour un « city beak », première ville intelligente et connectée de France. Comme un symbole, le lion de la sculpture d’« Only Lyon » trône dans les jardins de la Confluence, au pied du musée. Majestueux, en équilibre sur ce petit bout de lagune, il regarde vers l’horizon. S’il avait un regard, on pourrait sans doute lire dedans : « Choose Lyon ». Only Lyon.

T. V.

Comprendre un blason

■ On nomme « Gueule », le rouge : il signifie courage, hardiesse, intrépidité.

■ On nomme « Azur », le bleu : il signifie royauté, majesté, beauté, sérénité.

■ On nomme « Sinople », le vert : il signifie espérance, abondance, liberté.

■ On nomme « Sable », le noir : il signifie science, modestie, affliction.

Les blasons des Abbés d’Ainay n’ont plus de secrets pour Pierre Tavernier, à gauche, et Alain Maguet, bénévoles des Amis du vieux Chazay. Photo Progrès/Gilbert BLANCHON

Les blasons des Abbés d’Ainay n’ont plus de secrets pour Pierre Tavernier, à gauche, et Alain Maguet, bénévoles des Amis du vieux Chazay. Photo Progrès/Gilbert BLANCHON

Ce que signifie le blason
de Chazay-d’Azergues

« De gueules (= fond rouge), à la cotice d’or (= bande en biais). Chargé à senestre (= gauche) d’un ours d’argent (le fameux babouin) et à destre (droite) de deux clés en sautoir (= croisées), l’une d’or, l’autre d’argent ».

Note : la droite et la gauche se définissent par rapport au blason et non au lecteur.

« La création d’un blason
a toujours
été très codée »

Photo Progrès/Gilbert BLANCHON

Photo Progrès/Gilbert BLANCHON

Aujourd’hui, chacun peut avoir son propre blason. L’adoption d’armoiries est permise et n’est soumise à aucune obligation administrative. À travers sa symbolique, la création d’une armoirie permet de transcrire une légende familiale, mettre en évidence un métier ou une qualité.

Si imaginer de nouvelles armoiries et en faire usage est tout à fait licite, le créateur se montrera prudent par rapport aux usages héraldiques et à la jurisprudence en matière de port d’armoiries. Par exemple, il est déconseillé de faire apparaître sur vos armoiries des signes ou symboles officiels. Toutefois, malgré la grande liberté à créer ses propres armoiries, il est possible de faire enregistrer son blason auprès de l’Armorial de France, ce qui vous en garantira la pleine propriété.

Lucien Blanchard, à droite, et Alain Maguet, bénévoles des Amis du vieux Chazay, présentent le blason de la ville de Chazay. Photo Progrès/Gilbert BLANCHON

Lucien Blanchard, à droite, et Alain Maguet, bénévoles des Amis du vieux Chazay, présentent le blason de la ville de Chazay. Photo Progrès/Gilbert BLANCHON

Un signe de reconnaissance

On admet généralement que le blason traditionnel français remonte au XIe siècle, notamment à l’époque des Croisades où le blason est devenu un moyen de se reconnaître entre régiments et entre familles nobiliaires. Souvent représenté sur l’écu (bouclier) ou sur la cotte d’armes, le blason était aussi indispensable sur le champ de bataille et lors des tournois pour des combattants ne sachant pas lire.

L’héraldique : un art à part entière

« La création d’un blason a toujours été très codée et sa lecture est complexe », explique Pierre Tavernier, bénévole de l’association des Amis du vieux Chazay, capable de décoder chacun des 40 blasons accrochés au musée de la commune. Réalisées par un Chazeén passionné, André de Wispelaere, ces emblèmes rappellent la présence des Abbés d’Ainay, seigneurs de Chazay, de 1 300 à la Révolution. La description d’un blason doit tenir compte de la partition (taillé, écartelé, coupé, etc.), des émaux (fourrures, métaux, couleurs), des pièces honorables (bandes, chevrons, croix, cotices, etc.) et des meubles (animaux, fleurs, ou autres).

Le héraut d’armes

« Au Moyen-Âge, seul le héraut d’armes était en mesure d’interpréter les très nombreux blasons de l’époque. » À son apogée au Moyen-Âge, la fonction de héraut d’armes était respectée et indissociable de la chevalerie et de la noblesse. Très exigeante, la fonction nécessitait plusieurs années d’études : « Le héraut d’armes connaissait tous les blasons du pays. Il jouait le rôle d’arbitre lors des joutes ou tournois et sa connaissance des blasons lui permettait notamment de compter le nombre de morts sur le champ de bataille et décider ainsi du vainqueur. » Son rôle de représentant de la famille à laquelle il était rattaché lui octroyait une notoriété indiscutable.

De notre correspondant, Gilbert BLANCHON

Pourquoi le dauphin est-il
si présent dans l'Est lyonnais

C’est à la demande du maire Louis Dupic, en 1951, que les armoiries de Vénissieux ont été créées. Une roue à engrenage et une enclume ont été insérées pour symboliser l’industrie métallurgique et chimique de la ville.

Le blason de Vénissieux

Le blason de Vénissieux

Dans l’Est lyonnais, un symbole est récurrent dans les blasons des villes : le dauphin. Évidemment, ce n’est pas un signe marin, mais géographique. Le mammifère est utilisé pour rappeler l’appartenance des communes de l’Est dans l’ancienne province du Dauphiné. La contrée s’arrêtait au Nord-Ouest, au tracé du fleuve Rhône, et intégrait l’Isère, la Drôme et les Hautes-Alpes. Une dizaine de communes comme Meyzieu ou Décines par exemple utilisent ce symbole.

Les armoiries, pour le reste des villes, sont très traditionnelles, avec cependant quelques typicités représentant soit l’activité des communes, comme la mine à Communay, soit un élément symbolique comme le barrage de Cusset à Villeurbanne. Le plus intéressant reste cependant l’héraldique de Vénissieux.

À Vénissieux, une roue à engrenage
pour symboliser l’industrie métallurgique

Alors que la commune n’avait pas de blason, le maire communiste, Louis Dupic, élu en 1945, a souhaité en faire réaliser un en 1951 pour que l’on puisse identifier sur les courriers ce territoire industriel aux milliers d’emplois issus de l’industrie, à savoir notamment ceux des usines Berliet. Il a fait travailler un spécialiste, M. Doucieux, qui a présenté plusieurs projets au conseil municipal. Dupic a souhaité qu’apparaissent le dauphin et des objets ouvriers : cela a été « une roue à engrenage et une enclume symbolisant l’industrie métallurgique et chimique de la ville, reliant le passé au présent ».

Les deux éléments encadrent une clé d’argent venant des Dames de Saint-Pierre de Lyon, seigneurs de Vénissieux du Moyen-Âge à 1798. La Ville acte le projet le 18 juin 1951 : « Cette composition est la meilleure tant du point de vue symbolique qu’artistique. » Le blason sera le logo de Vénissieux jusqu’en 1986.

Le blason de Vaulx-en-Velin

Le blason de Vaulx-en-Velin

Une autre commune se distingue également : Vaulx-en-Velin, dont le blason est composé d’un lion et d’une pince multiprises. Comme pour Vénissieux, cela symbolise l’importance de l’industrie pour la ville.

Christophe GALLET

À Pierre-Bénite, l’écusson est devenu marginal



Photo Progrès/Nicolas BALLET

Photo Progrès/Nicolas BALLET

Le blason de cette commune du Sud lyonnais représente le rocher sacré – toujours existant – auquel les bateliers du Rhône se sont « arrimés » pendant des siècles face aux fureurs du fleuve. De nos jours, c’est surtout le logo qui a le vent en poupe.

Devant l’église de Pierre-Bénite, un massif ancien, pas encore fleuri, dessine le blason de la Ville : deux clés de saint Pierre, le patron de la commune, qui surmontent les deux anneaux d’amarrage du fameux bloc granitique éponyme (1). Ne manque que l’étoile représentant Marie, protectrice des habitants.
Le parterre en question est aujourd’hui l’une des dernières occurrences de l’écusson sur la voie publique – en tout cas, la plus visible, avec le drapeau de la cour de l’école privée La Passerelle et la toute récente signalétique sur des sites remarquables du patrimoine.

Les effets de l’alternance politique

Depuis une trentaine d’années, comme à de nombreux autres endroits en France, les traditionnelles armoiries ont eu tendance à s’éclipser devant le logo (ci-contre), vecteur d’une communication municipale, se voulant plus moderne et professionnelle. Celui de Pierre-Bénite a été remanié après la victoire de Jérôme Moroge (Les Républicains) aux élections de 2014, mettant fin à des décennies de pouvoir communiste. « C’était une façon de marquer l’alternance », résume Bruno Tachon, chargé de la communication interne à la Ville.

L’écusson créé à l’initiative d’un curé en 1892

Le logo actuel montre une ville entourée d’un cercle bleu – couleur jugée rassurante – qui la positionne à l’échelle de l’agglomération. Un point vert y fait autant référence au passé des maraîchers, qu’à l’existence de parcs et jardins méconnus. Et c’est ce logo qui est mis en avant, notamment dans le journal municipal, les invitations et autres courriers officiels. « Ce repère important symbolise la communication de la municipalité. Alors que le blason désigne, lui, l’histoire, le patrimoine, le territoire, ce qui existe et existera, quels que soient les élus et les périodes », reprend Bruno Tachon.

« C’est l’abbé Dubois, arrivé en 1892 à Pierre-Bénite, qui avait eu l’idée d’en créer un après la naissance de la commune en 1869 », rappelle l’historienne locale, Anne-Marie Gougeon. L’héraldiste lyonnais André Steyert s’était chargé de le dessiner, avant une petite modification en 1906. La mairie avait, à son tour, adopté ce symbole à la fin des années 1960, à l’occasion du centenaire de la ville, non sans l’avoir fait un peu retravailler par un professeur de dessin lyonnais. Qu’il s’agisse de blason ou de logo, chacun cherche toujours, peu ou prou, à marquer son passage de sa propre empreinte.

Nicolas BALLET

(1) Ce rocher dont l’existence est connue depuis mille ans, se trouve le long de l’hôtel de Ville. Il y a été déplacé en 1986, après la construction de l’autoroute. Pendant plusieurs siècles, jusqu’à l’aménagement de la digue sur le Rhône, cette pierre sacrée était censée protéger les bateliers des fureurs du fleuve. Lire à ce propos Pierre-Bénite, de la Terre au Fleuve, une mémoire engloutie, Marie-Noëlle Gougeon (2019, 25 €).

Leur blason a été créé dans les années 1990

À l’époque des logos, certaines communes ont choisi de faire créer un blason dans les années 1990. Pour quelles raisons ? Témoignages dans les communes de Bessenay, Saint-Vérand et Poule-les-Echarmeaux.

■ À Poule-les-Écharmeaux,
l’idée émane d’un habitant

En 1991, un habitant de Poule-les-Écharmeaux, Yves Blanc, suggère au maire, Marc Coffy, de créer un blason. Il sera réalisé l’année suivante par Henri Charlin, du conseil départemental d’Héraldique. Joëlle Couleur, la maire actuelle, revient sur sa signification.

Le blason a été matérialisé sur la route de la D110 à l’entrée nord du village en 2014.
Photo Progrès/Geneviève ARMANET

Le blason a été matérialisé sur la route de la D110 à l’entrée nord du village en 2014.
Photo Progrès/Geneviève ARMANET

« D’un format de 40 cm sur 50 cm, en acier émaillé et d’un coût de 609 €, il fut réalisé en trois exemplaires. Il représente un lion sur fond rouge, au-dessous duquel trois sapins évoquent les forêts qui entourent la commune ainsi que la Maison de Fougères et la famille de Chandieu. En héraldique, il s’explique ainsi : les symboles et couleurs du blason sont d’argent (blanc), trois pins de sinople (vert) et les futes de sable (noir) terrassés chacun d’une motte de sinople au chef (de Chandieu) au lion rugissant : sur champ de gueules (rouge) au lion d’or arme et lampasse (à la langue) d’azur (bleu). »
Sources : Archives en mairie.

■ « Offrir une petite distinction
à Saint-Vérand »

« Nous voulions offrir à notre village une petite distinction qui valoriserait les richesses de notre territoire. » Gérard Chardon, maire de Saint-Vérand, se souvient de la démarche engagée par le conseil municipal pour créer son blason (ci-dessus), en 1998 : « Nous avons fait appel à Christiane Coquard afin d’en créer un. Elle nous avait alors expliqué la science de l’héraldique. D’azur aux trois tours d’or, ouvertes et ajourées du champ, maçonnées de sable, au chef aussi d’or chargé de trois grappes de raisin au naturel feuillées de sinople. » La création se composait ainsi de grappes de raisin reprenant l’AOC Beaujolais dans la commune, les trois tours des trois châteaux historiques (la garde, le Donjon et la Flachère), la couleur or pour le reflet des pierres dorées, l’azur pour le Soanan.

« Le projet avait été envoyé au ministère de la Culture à Paris et la commission nationale avait affirmé que notre blason était tout à fait conforme à la tradition héraldique française et nous avait félicités », livre encore le maire.

Le blason orne désormais les documents administratifs et le site internet de la commune, et est souvent repris par les associations.

■ À Bessenay, 
le blason n’était pas « officiel »

Bien que chef-lieu de canton dans l’ancien temps, Bessenay n’a jamais possédé de blason « officiel ». Il en existait un depuis 1880 qui, du point de vue héraldique, n’était pas correct. De nos jours, on appellerait ça un « logo ». C’est Joannes Porte, un Bessenois féru d’histoire, qui a pris l’initiative, au début des années 1990, de créer un blason. Ce Bessenois, ancien élu, a toujours eu à cœur de connaître, apprendre, et transmettre l’histoire de la commune, et c’était presque une évidence pour lui donner un blason.

Joannes Porte, un Bessenois féru d’histoire, a pris l’initiative, au début des années 1990, de créer un blason. Photo Progrès

Joannes Porte, un Bessenois féru d’histoire, a pris l’initiative, au début des années 1990, de créer un blason. Photo Progrès

Sur tous les panneaux de la commune

Avec les conseils avisés du Bullylois Jean Mirio, il a créé ce qui allait devenir le blason de la commune et a effectué les démarches pour l’enregistrer officiellement. Il a été homologué, le 26 juin 1991, par le conseil départemental d’Héraldique, en préfecture du Rhône. Sa définition est : « De sinople au chevron d’or accompagné en pointe d’une chapelle du même nom, au chef d’or chargé de trois tourteaux de gueules. »

Ce qui signifie de sinople pour agriculture (couleur verte), chevron d’or pour maison forte siège de justice (château du Mas), chapelle pour Ripan et tourteaux de gueule pour la culture de la cerise. Un blason qui figure désormais sur tous les panneaux de la commune, mais qui trône aussi, depuis 2010, à l’entrée du village grâce à une pierre sculptée, une initiative du conseil municipal.

Isabelle LECA