MON PATRIMOINE, MA FIERTÉ

Le lac de Vouglans, la statue de Rouget de Lisle à Lons-le-Saunier, la maison de Louis Pasteur à Dole... Ces deux figures emblématiques et ce lieu incontournable font la fierté des Jurassiens.
On vous dit pourquoi.
LAC DE VOUGLANS
Muriel et Stéphane Renna ont investi dans le tourisme par passion
Muriel et Stéphane Renna se sont installés dans le Jura en 1995.
Depuis, ils n’ont pas cessé d’investir pour faire du lac de Vouglans un lieu au service du tourisme.
« Je suis originaire de Lizon et j’ai fait des études en lycée hôtelier, explique Muriel Renna. Après avoir travaillé dans l’hôtellerie à Bordeaux, Nîmes et Paris j’ai décidé de revenir dans le pays de mon enfance que j’adore. Avec mon mari, nous avons acheté le restaurant du Regardoir, en 1995, notamment parce que car j’ai passé des moments inoubliables à la guinguette qui existait ici lorsque j’étais enfant. »
Une histoire de famille
En 2003, le couple a investi 900 000 € pour raser l’établissement et le reconstruire à neuf. Après l’avoir tenu eux-mêmes durant une quinzaine d’années ils ont vendu le fond mais restent propriétaires des murs. Aujourd’hui le restaurant du Regardoir, qui peut recevoir 120 clients dans l’immense salle panoramique et autant en terrasse, est tenu par deux jeunes exploitants : Tarek Sendid et Fabrice Mercier. En 2012, le couple Renna a acheté L’Auberge jurassienne, un autre restaurant réputé situé à Charchilla à quelques centaines de mètres du Regardoir. Celui-ci est également géré par deux exploitants.
« Nous avons laissé la gestion des restaurants à des professionnels pour nous consacrer à l’accueil des touristes qui est aussi une passion », expliquent Muriel et Stéphane Renna. Aujourd’hui, ils possèdent deux gîtes de groupes : Le Marlaya, situé derrière l’auberge jurassienne et le gîte des Daines, qui se trouve à Petit Chatel, sur la commune de Pratz. « C’est beaucoup de travail car nous faisons nous-mêmes l’entretien des locaux, le ménage et l’accueil des clients mais on ne se lasse pas car nous avons la chance de travailler dans un environnement qui nous émerveille tous les jours », assurent-ils.
Pour eux, il faut préserver l’aspect naturel du lac et ses abords qui sont très appréciés par les touristes. Ils trouvent cependant que certains aménagements devraient être revus comme l’accessibilité à la plage de la Mercantine pour les personnes à mobilité réduite.
Leur passion pour le lac de Vouglans et pour l’accueil des touristes semble avoir touché toute la famille puisque leur grand fils, Merlin, encore étudiant, a acheté le snack de la plage de la Mercantine il y a deux ans pour en faire un job d’été et leur second fils, Benjamin, 16 ans, est scolarisé au lycée hôtelier d’Arbois.
De notre correspondant local, Gilles Philippe

Photo Progrès/Gilles PHILIPPE
Photo Progrès/Gilles PHILIPPE

Merlin Renna a acheté le snack de la Mercantine. Photo d'archives Progrès/Gilles PHILIPPE
Merlin Renna a acheté le snack de la Mercantine. Photo d'archives Progrès/Gilles PHILIPPE
ROUGET DE LISLE
La Marseillaise, « ce chant qui fait connaître Lons hors des frontières »

Photo d'illustration Progrès/Philippe TRIAS
Photo d'illustration Progrès/Philippe TRIAS
« C’est un chant de liberté, universel. » Quand il parle de La Marseillaise, Dominique Brunet, directeur de l’office de tourisme de Lons-le-Saunier, ne s’arrête plus. « C’est un chant connu mondialement et qui fait connaître Lons-le-Saunier hors des frontières de la France. »
Le créateur de l’hymne français, Claude Joseph Rouget de Lisle, est né à Lons-le-Saunier le 10 mai 1760. Il compose son œuvre majeur, au départ un Chant de guerre pour l’armée du Rhin en avril 1792. Le chant se répand ensuite dans toute la France. Entonné par le bataillon des Marseillais dans leur marche vers Paris en juillet 1792, le chant est appelé La Marseillaise par les Parisiens.
Un musée dédié
« Les Grecs, les Hongrois, l’étudiant devant le char place Tian’anmen… C’est un chant qui a été repris partout et dans toutes les langues. Il raconte le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. »
La Ville a créé un petit musée dédié à Rouget de Lisle. Il reçoit environ 1 500 visiteurs par an et contient une salle dédiée à l’hymne français.
« Les visiteurs viennent de toute la France et des cinq continents. Je me souviens de la venue d’une équipe de télévision japonaise à la fin des années 1990. Elle était accompagnée d’une cantatrice et d’un chef d’orchestre. En entrant dans le musée, ils ont entonné spontanément La Marseillaise avec toute l’équipe. »
Renaud LAMBOLEZ

Photo Progrès/Renaud LAMBOLEZ
Photo Progrès/Renaud LAMBOLEZ
2015
Il y a quatre ans, l'année 2015 avait été dédiée, au niveau national, à Claude Joseph Rouget de Lisle, compositeur de La Marseillaise, né à Lons-le-Saunier en 1760. Pour l'occasion, une statuette en terre cuite, maquette de la statue de l'illustre Frédéric Auguste Bartholdi avait rejoint les collections lédoniennes.

LOUIS PASTEUR
« C’est, sans aucun doute,
le Jurassien le plus célèbre »
L’inventeur du vaccin contre la rage est LE personnage illustre du territoire par excellence. Celui dont l’héritage et le patrimoine immobilier sont bichonnés. Fierté locale oblige.

Photo d'archives Progrès/Philippe TRIAS
Photo d'archives Progrès/Philippe TRIAS
Il y a deux ans, une grande exposition parisienne au Palais de la découverte a retracé les découvertes de Louis Pasteur. Les Jurassiens ont fait la moue : l’enracinement local du savant n’a pas été assez rappelé à leur goût. Car à l’évocation du père du vaccin contre la rage, les habitants du département bombent le torse. Ils peuvent. Pasteur, 1er au hit-parade des noms de rues dans le monde, est né à Dole 1822, et a mené d’importantes recherches dans son maison familiale d’Arbois.
« C’est une chance »
Pas de Jura sans Pasteur. « Il est sans aucun doute le Jurassien le plus célèbre, assure Sylvie Morel, directrice de Établissement public de coopération culturelle (EPCC) Terre de Louis Pasteur, gestionnaire des sites Pasteur, forte de dix salariés et dont le budget annuel atteint 600 000 euros. Les habitants se l’approprient. Le Jura a dicté beaucoup de choses à cet homme fidèle, profondément attaché à sa terre natale. Sans racines, on ne va nulle part. » Le patrimoine du grand homme fait donc la fierté du territoire. Quand on parle de « patrimoine », on songe à l’héritage scientifique, et plus prosaïquement à la pierre.
La maison natale, à Dole, et la demeure d’Arbois ont été conservées, dans leur jus. Transformées en musée, elles attirent à elles deux 42 000 visiteurs par an. Parmi eux, des Brésiliens, des Réunionnais, des Australiens. Une sacrée carte de visite pour le département. Tout le département. « Nous sommes tous propriétaires de l’image de Pasteur, explique Bernard Amiens, maire d’Arbois, où le scientifique est presque une marque déposée. Pasteur, ce n’est pas seulement Dole ou ma commune. On trouve sa trace à Villers-Farlay ou à Marnoz, où il a séjourné. C’est une chance et une fierté d’avoir ce personnage illustre, transversal, car père de toutes les sciences. »
« Il est Jurassien, il faut le défendre, reprend Sylvie Morel, qui réfute toute rivalité entre Arbois et Dole et espère plus de visibilité pour son grand homme, suggérant une signalisation renforcée sur les principaux axes routiers, et rêvant tout haut d’un classement à l’Unesco. Avant de livrer une dernière anecdote, comme pour enfoncer un peu plus les pieds du chercheur dans leur bonne terre du Jura. À un peintre local qui venait d’achever le tableau représentant Jean-Baptiste Jupille (le premier patient » de Pasteur) mordu par un chien enragé, un évènement fondateur, le grand homme avait fait cette demande : « Rajoutez donc le mont Poupet en toile de fond. » Jurassien un jour…
Matthieu LAMBERT
Matthieu LAMBERT
42 000
C’est le nombre de visiteurs
qui se pressent, chaque année, pour découvrir la maison natale de Pasteur, à Dole,
et sa demeure à Arbois.
