Ils vivent dans des endroits incroyables

(c) Joël PHILIPPON

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Toit-terrasse au sommet de la toute nouvelle tour Ycone, maison ressemblant aux héros du dessin-animée Barbapapa, colocation dans un château en cours de rénovation... Ils habitent dans des endroits incroyables, qui sortent de l’ordinaire. Qui sont-ils? Quelle est leur histoire? Cette semaine, Le Progrès vous fait visiter les propriétés les plus remarquables du département du Rhône. Quelques-uns de ces biens sont à vendre... Tour d’horizon.

(c) Joël PHILIPPON

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La "Maison Bulle" de Lissieu

Vous ne la connaissiez-pas?
Petit tour du propriétaire.

Construite en 1974, la maison bulle de Monique et René Sorensen est à vendre. Le couple d’octogénaire y vit depuis le début et c’est un crève-cœur pour eux de devoir bientôt la quitter.

Quelle étrange impression de pénétrer dans un endroit aux formes arrondies. Pas un angle, nulle part. Sensation de bien-être, comme dans un cocon. Une maison joyeuse, qui n’est pas sans rappeler celle des Barbapapas, eux aussi enfants des années 1970. « Quand ma fille était petite, ses copains disaient “oh tu habites dans la maison des Barbapapas” ! », s’amuse Monique Sorensen, 84 ans.

Cette ancienne commerçante, – son mari et elle possédaient un magasin de fourrures à Lyon –, ne s’est pourtant jamais sentie spécialement extravagante en choisissant de faire construire une maison bulle. « Nous connaissons très bien l’architecte Daniel Grataloup et sa famille. Il nous a fait visiter l’une de ses maisons à Genève. Ça nous a plu ! On trouvait que les gens vivaient bien dedans, que c’était très facile à entretenir », commente Monique.

| « Il n’y a pas de charpente, il n’y a aucun entretien »

Elle et son mari ont visité toutes les maisons que Grataloup avait réalisées à Genève : « Le plafond de la salle de séjour de l’une d’entre elles était une piscine. On a beaucoup hésité à le faire ! Pour notre construction, on s’est mis d’accord avec Grataloup : lui voulait notamment intégrer tous les meubles et les réaliser en béton. Mais nous voulions pouvoir déplacer tables et chaises », se souvient Mme Sorensen.

Pendant la construction, René était présent sur le chantier tous les jours. « Il parle de la maison comme de son bébé », sourit Monique. Niveau technique, le béton armé est projeté sur l’armature en fer du bâtiment. La structure est autoportante (la stabilité est assurée par la seule rigidité de sa forme) et la maison, parfaitement bien isolée, n’offre aucune prise au vent ou à la pluie. « Comme il n’y a pas de charpente, il n’y a aucun entretien. Juste passer le nettoyeur sous pression sur l’extérieur tous les dix ans », lance Monique.

| Les meubles sont faits sur mesure

Les meubles, les Sorensen les ont tous fait faire sur mesure. Chez eux, rien n’a d’ailleurs bougé depuis les années 1970 : canapé en forme de vague, table ovale, lit rond… Tout est d’origine. Habiter dans une maison bulle implique qu’on fasse partie d’une sorte de communauté : « On se connaît tous ! On a tous mangé les uns chez les autres et on continue de le faire. Dans l’idéal, je ne partirai jamais d’ici. On a de grandes pièces avec de l’air, de l’espace, une maison ouverte sur l’extérieur. Mon mari n’était pas pour la vente. Mais nous vieillissons et, ici, nous devons prendre la voiture pour chaque déplacement », regrette l’ancienne commerçante. Celui ou celle qui voudra vivre dans cette joyeuse bulle et ses 8 000 m2 de terrain devra débourser 1 050 000 euros.

Sandrine MANGENOT

(c) Joël PHILIPPON

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(c) Sophie MAJOU

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La dernière maison de la Part-Dieu

La petite maison de la rue Maurice-Flandin, au cœur de la Part-Dieu, est une survivante. Rencontre avec sa propriétaire.

Elle était vouée à la démolition. Dans les années 1970, déjà, le secteur est frappé d’alignement pour la réalisation du carrefour Paul-Bert/Lacassagne. Mais seul le grand immeuble, mitoyen par l’arrière, passe finalement à la trappe, la municipalité de l’époque renonçant à détruire le pavillon pour gagner un seul mètre. Les années 2000 amènent dans leurs cartons plusieurs aménagements, entre rails de tram, redressement de rue, création d’un boulevard, gare de départ pour le Grand Stade et réalisation d’une grande esplanade.

Le quartier Villette, à quelques encablures de la Part-Dieu, devient ultra-stratégique. Et dans les plans des urbanistes, la petite maison n’est jamais dessinée ! Mais, comme la municipalité n’a pas recouru à une enquête publique (pour obtenir une déclaration d’utilité publique), elle ne peut exproprier.

| La maison appartenait… aux parents de Mick Micheyl

Malgré les pressions, la propriétaire, Mona Vassel, jeune retraitée, résiste. Car, elle y tient à sa maison ! « Mes parents, qui y étaient alors locataires, l’ont acheté en 1953 à M. et Mme Michel, les parents de l'artiste Mick Micheyl », rappelle l’occupante des lieux, «  qui y a toujours vécu ».

La cour, entourée de murs, est pavée, agrémentée d’un salon de jardin. Comme le Petit Prince a sa rose, Mona Vassel, chouchoute son unique platane. “Le Chalet”, qui doit son nom à sa frise suisse courant le long du toit, et du balcon ajouré, date de 1851. « Dans le quartier, ouvrier et populaire, il y avait beaucoup de petites maisons, souvent des masures ; elles ont toutes été détruites. »

Le platane est très ancien. « Si mon arbre meurt, je meurs ! », disait la maman de Mona. Dans la cour pavée, on perçoit le  bruit des rues avoisinantes. Des « trains, aussi, la nuit ! Je peux compter les wagons, quand je ne dors pas ! » confie la propriétaire des lieux. « Avant, il y avait des immeubles le long de la voie, ce qui assourdissait leur passages. Maintenant, on les entend davantage. »

Les jours de matchs au Grand Stade, les supporters se pressent devant la gare de départ, à quelques mètres de la petite maison. « Quand ils rentrent, je sais s’ils ont gagné ou pas ! »

Sophie MAJOU

(c) Sophie MAJOU

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An illustrated poster of Thurston levitating an Egyptian princess

(c) Sophie MAJOU

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Une maison en verre, à Châtillon-d'Azergues

« On vit dehors tout en étant dedans »

(c) Richard MOUILLAUD

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(c) Marie-Noëlle TOINON

(c) Marie-Noëlle TOINON

(c) Marie-Noëlle TOINON

(c) Marie-Noëlle TOINON

L’expression “entrer dans la maison” perd tout son sens quand on arrive dans la maison de verre de Caroline Barrès et Thierry Coquet, à Châtillon-d’Azergues. Transparente, elle fait corps avec l’environnement. Pourtant, tout de verre et d’acier, le quadrilatère sur pilotis semble défier la nature. Le résultat ? Un sentiment d’harmonie et de bien-être : « C’est le lieu qui a déterminé le type de maison. Lorsque, en 2001, nous avons vu l’étang, les arbres et la nature environnante, nous nous sommes tout de suite dits : c’est là. Et ce sera une maison de verre ! 

(c) Marie-Noëlle TOINON

(c) Marie-Noëlle TOINON

| « Une décision radicale, très osée »

Une évidence qui s’est traduite par un double choix, professionnel et familial. Caroline Barrès le reconnaît : «  C’était une décision radicale. Très osée. Notre première réalisation de ce type. » Par la suite, les architectes ont souvent été sollicités par des clients qui voulaient « la même ». Mais la situation adéquate n’a jamais été trouvée. Preuve de la cohérence du projet.

Dix-huit ans plus tard, le couple, qui a installé son agence et élevé deux enfants dans la maison de verre, est enthousiaste comme au premier jour : « On vit dehors tout en étant dedans. » Joignant le geste à la parole, Caroline fait glisser les parois de verre. Un aspect japonisant que les propriétaires des lieux revendiquent. Liberté et fluidité, mais aussi impression chaleureuse dégagée par un intérieur pourtant décloisonné. Pas de couloirs, seulement des perspectives. « Deux blocs techniques, une partition en trois espaces de vie, 90 m² de pièce principale et peu de meubles. » Caroline Barrès et Thierry Coquet ont réussi, avec leur maison de verre, à réaliser une épure, une ode à la simplicité élégante, où rien ne vient emprisonner le regard.

(c) Richard MOUILLAUD

(c) Richard MOUILLAUD

Au dernier étage de la Tour Ycone

Lyonnais d’adoption depuis dix-neuf ans, Florent (*) a eu un coup de cœur pour le toit-terrasse de la Tour Ycone à Confluence, conçue par l’architecte à la renommée mondiale Jean Nouvel. « Je voulais être tranquille, dans un endroit calme, et surtout ne pas avoir de voisins. Il n’existe pas deux tours en verre comme elle, avec ses couleurs, ses contrastes. Et puis, Jean Nouvel c’est une signature. Ce ne peut être que bénéfique pour la revente. »

L’homme était déjà séduit par le quartier de Confluence : « J’aime l’aspect architectural moderne du quartier. La darse est une grande réussite. On a l’impression d’être en bord de mer. Nous avons tout sur place : les restaurants, un cinéma, des commerces. Nous pouvons flâner à pied le long de la Saône. Et puis, je gagne un temps fou pour me rendre à mon travail », souligne cet entrepreneur, qui travaille à Satolas.

Au 14e étage, à 55 mètres du sol, il a emménagé le 1er avril avec ses deux filles dans un 217 m² : « J’ai acheté sur plan. Ainsi, j’ai pu accéder à mes désirs. J’ai ajouté une quatrième chambre et j’ai demandé une piscine sur la terrasse (10  mètres de longueur sur 3,50  mètres de largeur). Ce n’était pas prévu, mais les architectes m’ont suivi pour être en conformité. Ce toit terrasse est complètement atypique. C’est comme une maison, sans les inconvénients », assure-t-il.

| « Quand je suis sur ma terrasse, j’ai la tête dans les nuages »

Fan de bateau et de mer, il s’est reconstitué à Lyon comme un bout de Santorin sur sa terrasse de 300 m², exposée Est-Ouest-Sud totalement exploitable : « J’ai voulu recréer l’ambiance de la Grèce avec ce bleu profond et ces murs très blancs. »

Et c’est Jean Nouvel qui s’est adapté à la demande de Florent, jusqu’aux cassettes métallisées laquées en bleu en guise de bardage : « J’ai voulu que tous les murs soient peints en blanc. Je n’ai pas souhaité avoir du lierre, tel que c’était prévu car je n’aime pas les plantes grimpantes. J’ai fait enlever les résineux. En revanche, j’ai planté deux palmiers ainsi que des graminées peu élevés. Le mobilier est blanc avec des coussins bleus. L’appartement et la terrasse sont baignés de lumière. Quand je suis sur ma terrasse, j’ai la tête dans les nuages. L’habillage et la charpente métallique rendent l’aspect unique. Les brise-soleil apportent des zones d’ombre. J’aime voir loin. Par beau temps, je vois les montagnes enneigées et le Mont-Blanc », se réjouit Florent, qui ne perçoit pas son voisin bénéficiant d’un toit-terrasse moindre, grâce au rebord de la piscine hors-sol et aux rambardes en verre.

Nadine MICHOLIN

(*) Prénom d’emprunt.

(c) Nadine MICHOLIN
(c) Richard MOUILLAUD

(c) Christelle LALANNE

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Le loft “Télécabine”, comme un air de sports d’hiver à Villeurbanne

Dans cette cour d’immeuble de la rue des Charmettes, à Villeurbanne, rien ne laisse penser que se cachent un loft ultra-contemporain de 250m² et trois autres de 35 m² chacun, à l’étage. Et pourtant. Rachetée en 2013, par un architecte, rejoint par un directeur artistique, cette ancienne usine textile du XIXe siècle, a ensuite hébergé un atelier de pièces automobiles avant d’être inutilisée durant une quinzaine d’années. Philippe Domas et Anthony Comte ont entièrement réhabilité le lieu pour le louer à des particuliers ou à des entreprises pour des séminaires ou autres tournages publicitaires.

| Un engin du “Télécabine du Diable” en terrasse

Férus de sports d’hiver, les deux hommes n’ont pas lésiné sur les moyens pour donner la touche adéquate au lieu. Outre les couleurs des trois mini-lofts qui rappellent les difficultés des pistes de ski : vert, bleu, noir et se constituent d’une mezzanine et d’un coin bureau, un véritable “œuf” trône sur petite terrasse intérieure. L’engin provient du célèbre “Télécabine du Diable”, des 2-Alpes, remplacé à l’été 2012 par un télésiège débrayable six places. Rouge à l’origine, il a été recouvert d’un très beau bleu Klein.

(c) Christelle LALANNE

(c) Christelle LALANNE

Dans le loft principal, les anciens propriétaires (ils ont revendu le Télécabine en septembre dernier) ont conservé le caractère industriel du lieu : charpente métallique, briques et béton structurent ainsi les volumes du lieu inondé de lumière naturelle (puits et verrière ouverte sur la terrasse). Le mobilier avait été entièrement chiné mêlant ainsi le contemporain et l’ancien.

La cuisine équipée de matériel high-tech et semi-professionnel a séduit dernièrement une marque bien connue d’électroménager, venue y tourner sa dernière publicité. « Plus globalement, ce sont des sociétés qui louent l’endroit. Les mini-lofts servent à leurs salariés. Nous ne sommes pas fermés aux particuliers qui peuvent aussi privatiser le loft principal, mais ne souhaitons plus louer les mini-lofts à la nuit ou à la semaine », décrypte la gérante des lieux. En juin, l’un d’eux sera d’ailleurs libre à la location.

Christelle LALANNE

(c) Photo DR

(c) Laura STEEN

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(c) Laura STEEN

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« Le château d'Avauges renaît de ses cendres », grâce à la colocation

En ce mercredi de mai, le soleil tape fort au-dessus de Saint-Romain-de-Popey. Direction la cuisine du château d’Avauges, au frais, fraichement restaurée, avec pierres apparentes, plan de travail et four à pain d’époque remis au jour. « La cuisine était en très mauvais état », indique Samuel Treppoz d’Albon, la trentaine, dont la famille est propriétaire des lieux depuis… 1550. Le chantier a commencé à l’automne dernier. Aujourd’hui, les habitants peuvent profiter d’un espace de plus de 90m².

(c) Laura STEEN

(c) Laura STEEN

Les habitants ? Ce sont d’abord Samuel Treppoz d’Albon, sa grand-mère, sa tante. Et une colocation d’une dizaine de personnes. « A l’origine, le château appartenait au Seigneur de Varey. Ensuite, on ne sait pas trop si la famille d’Albon l’a eu en héritage ou s’il lui a été vendu », raconte-t-il. Une chose est sure cependant : « Il perdure dans la famille depuis. » Un poids historique et familial important qui a interrogé sa génération : que faire de cette vieille bâtisse ? En 2014, alors qu’il suivait une formation d’ébénisterie, Samuel Treppoz d’Albon venait parfois avec des amis. Le château est alors un immense terrain de jeu pour ces artisans en devenir. « Fin 2014, on s’est installé ici, à trois ou quatre. Tout a commencé comme ça. » Nettoyage, puis électricité et plomberie de certaines pièces, et salle de bain sont réhabilités.

| Redonner une âme au lieu

Fin 2016, ils ne sont plus que deux. Samuel Treppoz d’Albon, qui s’est laissé convaincre que ce château est bien plus que la « demeure de vacances » de son enfance, souhaite y « créer une communauté et faire vivre ce lieu ». Il met une annonce sur leboncoin.fr en décembre 2017. « J’ai mis des photos pas terribles, je parlais d’une vieille demeure de famille, où il y a tout à faire mais qui a un certain charme, en pleine nature. Il était important aussi que chaque coloc puisse apporter sa pierre à l’édifice. » Finalement, il sélectionne sept personnes : un prof de philo, des intermittents du spectacle (en musique et théâtre), une future cheffe d’entreprise de cuisine vegan. D’autres sont venus se greffer depuis. L’ensemble des loyers permet tout juste de financer la taxe foncière. Car l’objectif, selon les mots de Samuel Treppoz d’Albon, « ce n’est pas de faire de l’argent. Chacun a choisi sa chambre, l’a retapée. Aujourd’hui, toute une aile a été refaite. Le château renaît de ses cendres. »

Pour redonner une âme à ces vieilles pierres, de nombreux événements sont organisés pendant l’année : les journées européennes du patrimoine (en septembre), le festival Sismo (dédié à la musique électro fin juin), une fête du printemps, bientôt une fête de l’automne... Autre projet, des dimanches après-midi jazz et classique qui pourraient se tenir « sur la façade » (entre le château et le parc). Et la communauté d’Avauges ne compte pas s’arrêter là.

Après la cuisine, un autre chantier d’importance est en cours de réflexion. « Un agriculteur nous loue le parc du château depuis plus de 40 ans. Il a émis le souhait de nous rendre le terrain à sa retraite. » Dans ce parc se trouve une autre merveille : une orangerie. Mais qui aujourd’hui ne tient debout que grâce à des renforts métalliques. « L’idée, à long terme (il faudra des mois d’études et des années de travaux), sera de créer un lieu d’événementiel (pour des mariages par exemple). Des événements à taille humaine. » Encore une fois, l’enjeu est de redonner vie au lieu. « Pour faire vivre ce château, nous avons besoin d’argent. Dans l’idéal, nous aimerions organiser 51% d’événementiel et 49% de rendez-vous culturels », reprend Samuel Treppoz d’Albon avant de conclure : « Avec l’envie de s’ouvrir aux autres, aux communes alentours, créer un vrai lieu d’échange et de partage. »

L. S.

(c) Laura STEEN

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