Vous les avez vus

À LA TÉLÉ

@adobestock

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Leur passion les a menés derrière le petit écran. Chacun dans leur domaine, de la gastronomie aux connaissances, leurs expériences à la télé leur ont ouvert des portes et ont même fait de certains des personnages reconnus. Nos Rhodaniens ont du talent, en voici quelques-uns.

La success story
des chefs lyonnais

Un dîner presque parfait, Top chef, Master chef… Révélés au grand public par des concours culinaires à la télévision, ces chefs, surdoués des fourneaux, sont aujourd’hui à la tête de restaurants qui comptent parmi les meilleurs de Lyon.

On les connaissait par leur prénom. Tabata, Grégory, Marc, Florian… Seraient-ils devenus ce qu’ils sont sans la télévision ? Personne ne réécrira l’histoire. Mais une chose est sûre, la médiatisation a fait briller leur nom. Et sans doute aussi, leur talent. Leur point commun : être passé par des concours dans des émissions culinaires, avoir séduit jury et téléspectateurs, avant de faire leur chemin et d’ouvrir un restaurant ayant pignon sur rue à Lyon. D’une manière ou d’une autre, la télé, pour eux, a été un tournant.

« J’ai compris que c’était ma voie »

Grégory Cuilleron. Photo Progrès

Grégory Cuilleron. Photo Progrès

Grégory Cuilleron, en tête. Lui qui avait fait un BTS commercial et vivait la cuisine, comme une passion, a vu sa vie prendre un nouveau virage après avoir remporté, en 2009, le concours national, Un dîner presque parfait : le combat des régions sur M6, puis participé, en 2010, à Top chef. La suite, on la connaît : c’est l’ouverture du restaurant Cinq Mains au cœur du Vieux-Lyon, dont les critiques louent la « cuisine authentique » d’un chef resté aussi simple et abordable que lorsqu’il était candidat.

Marc Boissieux. Photo Progrès

Marc Boissieux. Photo Progrès

Marc Boissieux ne dira pas le contraire non plus. La télé a confirmé ce qu’il pressentait : le premier chemin professionnel qu’il avait choisi – 10 ans en tant qu’infirmier libéral – n’était pas le bon. Remporter le concours Master Chef, en 2013, a fait basculer sa vie : « J’ai compris que c’était ma voie et j’ai choisi de devenir cuisinier professionnel. »

Pour se former, il suit durant six mois les cours de l’école Lenôtre à Paris, avant de parfaire ses connaissances chez des chefs renommés, comme Christian Têtedoie ou Philippe Gauvreau. Aujourd’hui, le succès est au rendez-vous : depuis quatre ans, l’InaTTendu, ouvert rue Bossuet, est reconnu dans les guides et fait le plein. Il en a tiré cette leçon de vie : « Savoir écouter sa voix intérieure, imposer ses choix, et changer de cap, si nécessaire. »

Florian Chatelard. Photo M6

Florian Chatelard. Photo M6

Et puis il y a les anciens de Top chef. Parmi eux, Florian Chatelard, demi-finaliste 2015, qui s’inscrit tout seul passe les qualifications, et se bat pour arriver le plus loin possible. Passé par les brasseries du groupe Bocuse, il était déjà dans le métier avant l’émission. « Mais l’expérience Top chef m’a beaucoup appris techniquement et m’a donné une petite notoriété. » De son passage à la télé, on se souvient qu’il avait su recréer un bistrot lyonnais. C’est cette ambiance que l’on retrouve aujourd’hui, dans son restaurant, Le P’tit Boulevard, où il mise sur des plats coups de cœur, ancrés dans la bistronomie.

Tabata et Ludovic vont reprendre la Tour rose

Tabata Mey. Photo Progrès

Tabata Mey. Photo Progrès

Trois ans plus tôt, Tabata Bonardi, passé par l’Institut Bocuse et les cuisines 2 étoiles de Nicolas le Bec, avait marqué la troisième saison de Top chef. La jeune Franco-Brésilienne avait rapidement percé. Au Progrès, avant la diffusion du premier épisode, elle confiait : « Je me suis posé pas mal de questions pendant les castings. J’avais peur que ça puisse détériorer mon image. Mais c’est Monsieur Paul (Bocuse) qui m’a dit que c’était un concours sérieux, dur et respecté. Et comme j’adore les défis et ne pas savoir à l’avance ce qu’on va faire, j’ai foncé. »

Elle aura eu raison. Depuis, sa vie défile comme une success story. D’ici à quelques semaines, Tabata et Ludovic Mey, chefs en vogue du restaurant Les Apothicaires – qui cartonne dans le 6e – prendront, en effet, les rennes de la Tour Rose, dans le Vieux-Lyon. Pour redonner vie à cette institution lyonnaise, ils ont imaginé un « Food Traboule », réparti sur plusieurs étages, entièrement dédié à la cuisine. Un nouveau défi. Loin des écrans…

T. V.

Emmanuel Dupit
est devenu
un « super champion »

Photo Progrès

Photo Progrès

Un super champion ! Emmanuel Dupit, habitant de Gleizé, avait été inscrit lors d’une soirée entre amis pour les sélections de l’émission Questions pour un champion, en 2018. « Chiche », avait-il lancé. Et quelques mois plus tard, le voilà ! Derrière les pupitres, devant les caméras. Une expérience mitigée puisqu’il passe avec succès la première manche, mais pas la seconde.

« Les candidats sont chouchoutés »

Mais l’année suivante, il est recontacté. « À ma grande surprise, la production m’a rappelé pour venir jouer, sans passer par les sélections », lance-t-il avec la modestie qui le caractérise. Cette fois, avec plus de réussite, puisqu’après avoir passé le premier palier de cinq manches, il a gagné la coquette somme de 50 000 € ! Pas en reste, il a poursuivi son parcours avec deux manches supplémentaires, mais a échoué à l’étape qui devait lui offrir 100 000 €. Il a tout de même remporté sept manches successives, ce qui constitue un véritable exploit dans ce jeu.

Pour les membres de son club de Limas, il reste leur « super champion ». C’est avec eux qu’il s’est entraîné quelques séances. « Mais tout s’est fait si vite que je n’ai pas vraiment eu d’entraînement spécifique. »

Le secret de sa réussite ? Sa mémoire, sa curiosité permanente, la diversité de ses amis, des membres de sa famille, des relations qu’il noue lui ont donné des occasions de découvrir et d’apprendre beaucoup de choses. Passé par une fac d’histoire à Clermont-Ferrand, il a validé le Capes pendant qu’il était encore en Maîtrise et l’a obtenu du premier coup.

« J’avais oublié une tenue sur les cinq demandées  »

« Ce passage à la télé était une vraie découverte pour voir ce qu’il se passe derrière les caméras. L’ambiance de l’émission est très sympathique, les candidats sont chouchoutés et très accompagnés.»

Emmanuel Dupit a aussi découvert les détails de mise en scène, comme, par exemple, le fait de changer de tenue entre chaque manche. « J’avais oublié une tenue sur les cinq demandées et les organisateurs m’en ont prêté une très gentiment. J’ai gardé tant de bons souvenirs que je suis prêt à revenir si on me le demande. »

Il raconte l’envers du décor : du casting au passage
derrière les caméras

Capture d'écran TF1

Capture d'écran TF1

Jibraïl, un jeune Givordin, a participé aux Douze coups de midi, sur TF1. Il dévoile les dessous de son aventure.

Étudiant en quatrième année de pharmacie, Jibraïl, 21 ans, avait quasiment oublié ce projet en raison du rythme soutenu de ses cours, ces dernières années « Et puis cet été, j’ai vu qu’ils faisaient des sélections à Lyon, à la rentrée. Je me suis motivé et j’y suis allé. » Jibraïl, habitant de Givors, s’est présenté un samedi de septembre pour les tests dans un hôtel.

« Nous étions une centaine de personnes dans une grande salle de réception, explique le candidat. C’était impressionnant. Nous avons dû passer deux épreuves. Un test de culture générale et puis une présentation orale d’une minute devant tout le monde en tentant de se démarquer. J’ai essayé d’être moi-même, dynamique avec un peu d’humour. J’ai aussi expliqué que j’animais une émission de foot sur une webradio locale. De là, ils en ont présélectionné 10, dont moi, qui ont ensuite passé un entretien avec les casteuses. J’ai eu l’impression qu’ils recherchaient avant tout une personnalité, au-delà des connaissances. »

« Je me voyais comme Cristiano Ronaldo
qui entrait dans l’arène »

Trois semaines plus tard, la bonne nouvelle tombe. Mi-novembre, Jibraïl prend la route pour Paris, avec son père, pour rejoindre le studio de l’émission afin de tourner la séquence qui a été diffusée ce 11 décembre. Avec l’idée de gagner quelque chose ? « Je voulais surtout prendre beaucoup de plaisir. Ce n’est pas tous les jours qu’on passe sur TF1, avec Jean Luc Reichmann. Je voulais voir de mes propres yeux cet univers, le plateau télé, les loges, et toute la logistique. C’était vraiment fabuleux. Malheureusement pour moi, le maître de midi était très fort. 

Le jeune étudiant avait-il appréhendé ce rendez-vous ? « Je n’ai pas été stressé, mais j’étais très excité ! Le pic d’adrénaline fut juste avant mon entrée sur le plateau, le chauffeur de salle me donnait les dernières directives et je voyais, sur l’écran, Jean-Luc m’annoncer. C’était une sensation de fou. Je me voyais comme Cristiano Ronaldo qui entrait dans l’arène. 

« Quelque chose que je voulais faire
depuis longtemps »

Le jeune Givordin n’a malheureusement pas brillé, mais qu’importe. « Participer à une émission en direct, c’est complètement différent que de suivre à la télé depuis son fauteuil en sirotant une boisson, conclut Jibrail. Ça reste une superbe expérience. C’est quelque chose que je voulais faire depuis longtemps et ça aurait été dommage de ne pas le faire au moins une fois dans ma vie. Retenter ma chance ? Pas pour l’instant, mais plus tard et sur une autre émission, pourquoi pas. »

La pharmacienne devenue reine
de la
pâtisserie

Photo Progrès

Photo Progrès

Anaïs Labrosse, 26 ans, préparatrice en pharmacie, réalise depuis son plus jeune âge des pâtisseries. Ses copines lui avaient lancé le défi de participer à l’émission Les Rois du gâteau, présenté par Cyril Lignac et Frédéric Bau, sur M6. Défi relevé, l’émission a été diffusée le 5 février. « Cette expérience m’a donné l’envie d’aller plus loin. J’ai dépassé l’idée de suivre les recettes, j’ai plus envie de créer, d’imaginer mes propres gâteaux, avec des goûts différents, des formes, des couleurs », détaille la jeune femme d’Amplepuis.

Photo Progrès

Photo Progrès

Une grande admiratrice de Cyril Lignac

Depuis, Anaïs Labrosse associe, dans sa pâtisserie, des aspects de son métier de pharmacienne. Elle crée des gâteaux avec moins de sucre pour les diabétiques ou encore utilise les huiles essentielles pour leurs parfums (orange douce, bergamote). « Je recherche de plus en plus des produits méconnus, des nouvelles associations de saveurs pas encore testées, mais surtout des ingrédients de qualité. Je ne regarde pas le prix pour le beurre, la crème et le chocolat. Je trouve que ça change tout », argumente la passionnée.

Depuis, Anaïs Labrosse regarde encore des émissions de pâtisserie pour piocher des idées pour ses créations. Elle reste aussi une grande admiratrice de Cyril Lignac. Elle consacre au minimum dix heures par semaine à sa passion, souvent le vendredi soir. Elle peut pâtisser jusqu’à 2 heures du matin.

Un compte Instagram est né

En août, avec son amie, Marion Rochard, également passionnée de pâtisserie, elles ont lancé la page Instagram Mademoiselle en chocolat, où elle poste des photos et des recettes. Poursuivre, aller plus loin, Anaïs attend le délai réglementaire pour participer à une autre émission, et vise pourquoi pas Le meilleur pâtissier, sur M6.

À vous de jouer !

@adobestock

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Le couple qui adore
se remettre À table

Véronique et Michel Dubourg habitent Saint-Priest et sont férus d’émissions de télé. De gastronomie surtout mais Michel, lui, rêve de montrer sa passion pour la reconstitution militaire à l’écran. Peut-être pour bientôt.

Michel Dubourg, 58 ans, c’est une carrure et une “gueule de cinéma”. L’ancien brigadier-chef principal à la police municipale de Saint-Priest entre 1984 et 2013, est, depuis son enfance, passionné de maquettes militaires. « J’ai participé, dans le cadre de ma passion, à quelques émissions télévisées. Et j’ai même été figurant, au début des années 2010, dans Jean Moulin/Klaus Barbie : la justice de l’histoire. J’étais ordonnance d’un général. Mon rêve était de pouvoir poursuivre dans cette voie pour des reconstitutions militaires qui serviraient de support à des émissions sur la Seconde Guerre mondiale qui n’a plus de secrets pour moi. Je collectionne uniformes, briquets, rasoirs et autres accessoires ayant appartenu, dans les années 40, à l’armée américaine. Et je participe à diverses célébrations aux quatre coins de la France. Je suis actuellement en pourparlers avec RMC Découverte. »

« Lors de ma première expérience,
je n’étais pas loin d’être ridicule »

Mais c’est dans un tout autre registre que Michel Dubourg va s’illustrer. D’abord, en novembre 2017, avec l’émission de France 2, Chéri(e), c’est moi le chef !, puis l’année suivante, en décembre 2018, dans le programme de M6, Le meilleur repas de Noël.

« Les deux fois, c’était pour faire plaisir à ma femme, Véronique, qui est un fin cordon bleu. Lors de ma première expérience, je n’étais pas loin d’être ridicule. Cela m’avait néanmoins beaucoup amusé, comme nos proches d’ailleurs qui ne se sont pas privés de me charrier. Mais dans l’ombre, mon épouse n’avait pas abdiqué. Le même producteur aidant, on a eu le bonheur d’être retenus pour Le meilleur repas de Noël », se souvient Michel Dubourg.


La seconde tentative va s’avérer payante pour le couple, qui s’adjugera les faveurs du boulanger Bruno Cormerais et du cuisinier Norbert Tarayre.

« Là, on est passé dans une autre dimension. On était reconnu de partout. Tout le monde nous demandait de leur préparer notre recette gagnante, un chapon et son gratin de cardons. L’émission étant enregistrée, on a eu du mal à garder le secret. Mais cela me permet désormais d’avoir un œil avisé sur les coulisses des émissions de cuisine. Je peux savoir tout de suite le nom du gagnant », précise Michel Dubourg, qui glisse que sa femme pourrait bien être l’une des prochaines candidates d’Un dîner presque parfait, sur W9.

De notre correspondant, Larbi DJAZOULI

Photo DR

De l'Albanie
à Objectif Top chef :
le fabuleux destin
d’Armand Hasanpapaj

Photo DR

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Il y a près de sept ans, ce jeune Albanais arrivait en France avec sa famille, sans papiers. Combatif et éternel optimiste, il apprend le français et la cuisine au lycée François-Rabelais de Dardilly. Aujourd’hui, il fait partie du concours Objectif Top chef et passera derrière le petit écran les 28 et 29 décembre.


À 23 ans, il a déjà l’impression d’avoir vécu plusieurs vies. Le 26 décembre 2012, il arrive à Lyon avec sa famille, « par hasard ». Originaires du nord de l’Albanie, ils ont fui le pays pour des raisons familiales. « Nous n’avions qu’une valise, pas de papiers. J’avais 16 ans, je ne parlais pas un mot de français, nous avons tout laissé derrière nous. Mes parents avaient une bonne situation à Tirana où nous habitions. Mon père était militaire et ma mère avait sa propre boutique de pâtisserie », se remémore-t-il dans un français parfait.

Il se rappelle aussi de son premier stage au Gourmet de Sèze, un restaurant étoilé où il s’est retrouvé parachuté en cuisine, comprenant un mot sur deux. « Après une telle expérience, franchement, je n’ai plus peur de rien ! », s’esclaffe Armand.

« Se retrouver à l’intérieur de la préfecture alors que nous faisions la queue à l’extérieur… C’était incroyable »

Au bout d’un an, le chef de ce restaurant, Bernard Mariller, lui a proposé d’y travailler. Puis les choses s’enchaînent : il reçoit notamment le prix scolaire de la Légion d’honneur en 2017. « Se retrouver à l’intérieur de la préfecture alors que nous faisions la queue à l’extérieur… C’était assez incroyable », raconte Armand, très ému.

La cuisine est clairement sa voie. Le jeune hyperactif cumule les concours : premier prix du concours national La Courbia, basé sur la cuisine des fleurs et des herbes aromatiques, ou encore le quatrième prix au challenge foie gras des jeunes créateurs culinaires.

C’est d’ailleurs grâce au bon classement lors de ce dernier concours que la production d’Objectif Top Chef l’a contacté. Dès son entrée en lice, le jeune homme fait un malheur grâce à son ris de veau et son börek, petite pâtisserie salée cuisinée en Albanie, en Turquie et dans les Balkans. « Il faisait 42 °C dehors. J’ai décidé de mettre ma touche albanaise avec le börek dont la base est une pâte très fine faite de sel, de farine et d’eau. Quel soulagement quand Philippe Etchebest m’a donné les cinq étoiles ! »

Haut la main, Armand Hasanpapaj passe les étapes les unes après les autres. Il est à présent en quarts de finale de l’émission (dont l’intégralité a déjà été tournée) et passera à la télé les 28 ou 29 décembre.

Armand Hasanpapaj, sa mère Fatime et le chef William Jacquier à côté de Gasmen Toska, président de France Albanie Business. Photo Progrès

Armand Hasanpapaj, sa mère Fatime et le chef William Jacquier à côté de Gasmen Toska, président de France Albanie Business. Photo Progrès

À QUI LE TOUR ?

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